ALLIANCE POUR LA DEMOCRATIE ET LE PROGRES / RENCONTRE DE L'OPPOSITION DEMOCRATIQUE A PARIS DU 02 AU 03 Décembre 2006

Publié le par A.D.P

  

DECLARATION N° 021/ADP/CEA

 (Alliance pour la Démocratie et le Progrès)

Destinée à la Rencontre de Concertation de l’Opposition Démocratique et de la Diaspora  

(Paris 02 –3 décembre 2006)  

 

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L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP) aurait bien voulu participer à la Rencontre de Concertation de l’Opposition Démocratique et de la Diaspora à laquelle elle a été invitée, mais pour des raisons de calendrier, n’a pas pu être présente à ce rendez-vous.

 

Tout en présentant ses excuses pour ce contretemps, elle adresse néanmoins à la Rencontre de Concertation sa contribution par la présente déclaration.

 

L’A D P se réjouit tout d’abord de l’initiative de la Rencontre de Concertation qui montre que de plus en plus des filles et fils de Centrafrique prennent conscience de son retard, des causes de ses incessantes souffrances et de l’image épouvantable qu’elle affiche d’une manière caractérielle dans le monde entier, image qui les discrédite directement ou indirectement.

 

Alors que la République Centrafricaine dispose de grandes valeurs morales, intellectuelles et regorge de richesses naturelles non encore entièrement identifiées, de surcroît non encore exploitées, ses propres enfants ont consciemment ou inconsciemment, à différents niveaux, créé en son sein, un environnement dont elle est aujourd’hui victime dans toutes ses composantes. 

 L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès(ADP) estime pour cela qu’il est nécessaire, et même préalable que chaque Centrafricain reconnaisse sa part de faute dans cette responsabilité collective afin de mieux réfléchir, en toute honnêteté, en toute sérénité, sur les solutions durables à apporter pour sauver le pays. 

 

L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès(ADP) rappelle ci-après, un tableau partiel de cette responsabilité collective à tous les niveaux, en y ajoutant celle de la France :

 

A)   RESPONSABILITE COLLECTIVE

 

1-      Responsabilités des cadres et dirigeants 

 

Comme la plupart des pays africains, la République Centrafricaine n’avait certes pas assez de cadres au moment de son accession à l’indépendance.

 

Mais elle avait néanmoins eu la chance d’avoir un leader exceptionnel dès le début, dont les actions, les idées ont tracé un chemin qu’il lui suffisait tout simplement de suivre pour son bonheur : il s’agit du regretté Barthélemy BOGANDA, Président Fondateur de la République Centrafricaine.

Malheureusement, les régimes qui se sont succédés la tête du pays après sa mort se sont détournés de ses idées, tout en se réclamant de lui pour tromper le peuple centrafricain.  La génération intermédiaire entre les quelques cadres qui ont géré l’indépendance et celle actuelle ou à venir avait normalement la grande responsabilité de jouer un rôle déterminant de charnière pour l’avenir harmonieux de la République Centrafricaine.

 

   Ce rôle n’a malheureusement pas été joué à cause d’une division regrettable parmi les fidèles compagnons du Président Barthélemy BOGANDA devant logiquement transmettre l’héritage de l’unité, de la dignité, du travail pour la construction de la jeune Nation à travers les cinq verbes édictés par celui-ci, tirés de la Bible, à savoir :

instruire, soigner, loger, nourrir, vêtir.

 

Indépendamment des querelles de succession, s’est ajoutée une stratification sociale ayant succédé elle-même à une stratification coloniale.

 

   Le grand travail d’unité, d’égalité des centrafricains mené par le défunt Président Barthélemy Boganda  à travers le slogan « ZO KWE ZO » pour consolider la notion de Nation attachée jusque là à la simple possession coloniale n’a malheureusement pas  été poursuivi. Il a été au contraire détruit par des considérations dont la responsabilité ne doit pas être perdue de vue si l’on veut réellement reconstruire la RCA.

 

   Les dirigeants et cadres centrafricains des deux premières générations ont failli à un devoir fondamental  qui consistait à maintenir l’unité nationale, premier mot de notre devise nationale et à suivre  les grandes orientations de Barthélemy Boganda.

 

   Ces orientations qui constituaient déjà à l’époque et constituent encore aujourd’hui un programme tout tracé, aurait incontestablement fait de notre pays un petit paradis par sa langue nationale commune, ses valeurs morales, intellectuelles, son éducation, ses cadres, ses forces militaires, sa force de production.

 

   Notre pays dont quelques principales idées sont utilisées aujourd’hui sur le continent africain, avait déjà tout pour donner des leçons à d’autres, au lieu de faire honte aujourd’hui et être la risée de tout le monde.

 

   Quelles que soient nos valeurs morales, intellectuelles intrinsèques, nous avons aujourd’hui honte de nous présenter à l’Etranger.

 

   Il est vrai que la valeur des individus fait celle de leur pays, mais c’est la dignité de celui-ci qui la présente véritablement.

 

   Nous nous étonnons souvent que les cadres centrafricains soient brillants ailleurs mais ne réussissent pas dans leur pays.

 

   C’est justement à cause de l’environnement que nous avons tous créé, fait d’absence de civisme, de patriotisme, de responsabilité.

Nous avons failli à notre mission d’encadrement de la population, avons oublié, abandonné celle-ci pour des intérêts égoïstes en nous engageant derrière des régimes politiques aux objectifs contraires à sa cohésion, son épanouissement conformément au programme du Président Barthélemy Boganda. 

   Notre imagination a été plus fertile pour détruire à tous les niveaux (gouvernement, administration civile et militaire, population) que pour construire, en créant consciemment ou inconsciemment une culture d’incivisme, de division, d’exclusion, de tribalisme, de régionalisme, de clientélisme, de haine gratuite, de mensonge, d’intrigues, et surtout de délation, utilisée comme un puissant moyen d’ascension sociale.

 L’absence totale de civisme, de patriotisme, du sens de l’Etat, à tous les niveaux, ne nous a pas permis de nous soucier de la destruction du pays, du sort de sa population qui croupit depuis des décennies sous le poids d’une misère indescriptible.

 

   Nous avons été plus ingénieux pour nuire aux intérêts de l’Etat, à ceux de nos compatriotes, à les combattre le plus souvent gratuitement par tous les moyens pour les neutraliser, les anéantir socialement, économiquement, politiquement, parfois par  simple plaisir de voir souffrir, d’effacer des noms et de se réjouir en vantant une certaine capacité de nuisance.

 

   Alors qu’aucun pays ne peut se contenter d’une économie détenue, contrôlée entièrement par des Etrangers, nous avons par jalousie, haine, hypocrisie, absence de volonté politique, blocages de tous genres, empêché la promotion des opérateurs économiques nationaux, ainsi que l’émergence de l’expertise nationale.

 

   Nous avons fait de la politique un moyen d’enrichissement illicite, rapide, d’appauvrissement des autres compatriotes qui n’ont pas notre vision, et surtout une chasse gardée avec des règles immuables.

 

   Nous avons entretenu une économie souterraine et informelle qui échappe totalement au contrôle de l’Etat, au profit de la mafia étrangère, créant une méfiance préjudiciable des milieux internationaux et des investisseurs.

Nous avons compté sur l’Extérieur pour garantir notre pouvoir en marginalisant d’une manière arrogante la volonté populaire ;

   Alors que des cadres de valeur ne manquent pas dans le pays, nous avons noyé les différentes structures nationale avec la médiocrité, par purs tribalisme et clientélisme, ce qui a naturellement eu pour conséquence la démotivation, le désintérêt général tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

 

   Nous nous sommes d’une manière générale détournés des objectifs de construction du pays en nous entredéchirant pour des postes de responsabilité et en nous contentant de la consolation de sombres carriériste politiques, spécialisés dans la flatterie ainsi que  la louange de tout régime au pouvoir.

 

2-      Responsabilité des partis politiques

 

La division, la désorientation, le maintien de la population dans l’ignorance, par l’intoxication, la désinformation, la délation à des fins politiques ont été surtout l’œuvre des partis politiques, formés d’abord sur des bases familiales, tribales, régionales.

 

   Dans ces conditions, les débats sur les grandes questions nationales sont souvent ramenées à des considérations tribales, régionales ou de groupes avec de multiples conséquences qui génèrent des crises à répétition, préjudiciables à la cohésion nationale et au développement du pays.

 

   L’esprit de parti ainsi créé n’a pas conduit les dirigeants à la tête du pays pour le bien être de la population dans son ensemble, car caractérisé par :

 

-         Le favoritisme, le régionalisme, le tribalisme, source de frustration ;

-         La concentration du pouvoir entre les mains d’un individu ou d’un groupe d’hommes au détriment des institutions nationales reconnues ;

-         La mafia politico-économique au sommet de l’Etat ;

-         L’insécurité des personnes et des biens due à la politisation des forces de défense et de sécurité au service d’un individu ou groupe d’individus plutôt qu’au service de la Nation ;

-         Le clientélisme politique, l’égoïsme d’une classe politique en quête permanente de gain facile, et de positionnement ;

-         L’impunité des crimes de tout genre qui installe la loi de la jungle, où les lois du pays ne pèsent que sur les faibles sans « protection » .

 

            Bref, la liste est longue, mais pénible.

 

   Les partis politiques ont brisé l’unité nationale, sacrifié l’intérêt national pour des intérêts égoïstes, avec des guerres internes de succession pour ces seules raisons.

 

   Non seulement les créateurs de ces partis n’ont pas souvent le sens de l’Etat, mais les militants ne sont généralement pas formés dans ce sens afin d’accepter l’alternance à différents niveaux, faire preuve d’amour, d’acceptation, de tolérance des autres, considérés à tort  comme des ennemis.

 

   Les partis politiques centrafricains, sont pour la plupart créés et utilisés par de nombreux opportunistes comme une rente, un fond de commerce qui passe d’un régime politique à un autre, sans complexe, pour des intérêts purement personnels.

 

   La politique devient dans ces conditions un cirque et leurs dirigeants n’inspirent nullement confiance à la population surtout que ceux-ci disent tout et le contraire en même temps, se caractérisent par des voltes face déroutants, troublants.

 

   Elle se pratique contre l’évolution morale de la population dont l’absence d’éducation et l’ignorance deviennent des atouts importants pour une catégorie d’acteurs dépourvus du sens de l’intérêt national.

 

   En clair les partis politiques ont une grande responsabilité dans la destruction du pays, de la société centrafricaine caractérisée désormais par l’hypocrisie, la délation, le mensonge, la fourberie, la division, la violence etc.…

 

   Le plus grand drame dans tout ce qui précède est que le Centrafricain, depuis la rue jusqu’au sommet de l’Etat, reconnaît cette situation, en est conscient, et s’en plaint tous les jours sans dire qui en est responsable et surtout quand et comment  envisager des solutions pour la faire cesser, même progressivement.

Le danger d’une telle attitude est que la situation devient finalement normale, entre dans la culture centrafricaine, se transmet à la jeunesse, autrement dit à la génération future pour se perpétuer comme une tradition, une spécialité : LA DESTRUCTION NATIONALE

 

3-      Responsabilité de la jeunesse

 

Si la jeunesse a fait preuve d’un grand courage et de sacrifice à un moment donné pour libérer le pays du joug de la dictature, elle n’a pas su prendre conscience de sa force afin de demeurer un garde-fou nécessaire pour éviter d’autres dérives.

 

   Les jeunes dynamiques, formés, sortis de l’Université avec des intentions, des idées constructives pour changer, deviennent malheureusement, une fois entrés dans la vie active, des cadres zélés des mêmes politiques qui enlisent le pays, après avoir été transformés par de sombres fonctionnaires carriéristes, attachés à des hommes politiques inciviques.

 

   Ils basculent d’un régime politique à un autre, sont actifs dans des campagnes électorales malsaines et indignes qui ne font qu’enfoncer davantage la population dans l’ignorance, la misère, au lieu de l’éduquer à connaître ses droits politiques, économiques, sociaux.

 

   Les conséquences malheureuses des mauvaises politiques pratiquées qui ne prennent même pas en compte les préoccupations quotidiennes des jeunes, enferment ceux-ci dans des crises multidimensionnelles, contre lesquelles leur propre lutte est divisée par l’illusion d’une journée.

 

4- Responsabilité des confessions religieuses

 

En dehors de l’Eglise catholique dont les prises de position face aux graves souffrances de la population sont souvent assez claires et courageuses, les autres confessions religieuses ont toujours observé une attitude de neutralité nébuleuse, d’ambiguïté et même de complicité.

 

   La neutralité de l’Eglise comme institution à l’égard de la politique peut se comprendre. Mais son  silence face aux souffrances, aux convulsions où se débattent désespérément des hommes et des femmes, contraires à la parole de Dieu, est inexplicable par rapport à sa mission évangélique.

 

   La conception de neutralité des chrétiens longtemps observée notamment par l’Eglise protestante centrafricaine et aujourd’hui par celle du Réveil, a été préjudiciable, dangereuse, car signifiant clairement que ceux-ci, pourtant disciples de Jésus, devant pratiquer l’amour, la paix, la justice, la tolérance, n’ont qu’à croiser les bras, demeurer de simples témoins désintéressés, impassibles des souffrances incessantes de leurs semblables.

 

   Cette passivité qui est d’ailleurs contraire à l’esprit de l’évangile, a été exploitée justement pendant des décennies par la politique, considérée curieusement dans ces conditions comme un domaine réservé à une autre catégorie de personnes, c’est à dire des païens, en d’autres termes, ceux qui n’ont pas la crainte de Dieu.

 

   L’Eglise a même ainsi oublié qu’un homme sans Dieu est un homme violent. Même instruit, il n’est qu’un sauvage instruit.

 

   Dans cette situation, alors que c’est l’esprit évangélique qui aurait dû maintenir, guider les chrétiens, c’est au contraire celui de division imposée par la politique qui a finalement gagné l’Eglise en Centrafrique ainsi que les chrétiens, devenus aussi nocifs que les païens.

 

   5- Responsabilité de la population

 

La population est à la fois victime et indirectement responsable de la sombre politique du pays.

 

   Bien que pataugeant dans la misère depuis plusieurs décennies, elle ne tire aucune leçon du passé et de son propre sort.

 

   Tout en souffrant et en se plaignant  des conséquences de sa propre passivité, de sa naïveté, de son propre choix qu’elle regrette souvent très rapidement, celle-ci refait toujours les même erreurs, enfermée certes dans un cycle infernal de misère dont elle ne sait comment sortir, mais disposant néanmoins d’une grande lucidité.

 

   Les valeurs traditionnelles de la société centrafricaine ont volé en éclats en son sein et le respect élémentaire du plus âgé, du vieillard y a également disparu.

 

   L’incivisme a atteint au sein de la population centrafricaine un niveau indescriptible du fait que l’Etat est perçu comme une structure qui ne concerne personne. C’est ainsi qu’il n’est pas rare de voler par exemple des tôles, des portes d’écoles, des bancs de classes, sans que l’on se demande dans quelles conditions les enfants doivent apprendre.

 

   Se cachant derrière la déception  ressentie de la part des hommes politiques qui ne lui inspirent plus confiance, elle s’illustre également de plus en plus par une grande escroquerie, une fourberie  à l’occasion des élections.

Il convient de noter que le contexte de misère prononcée et  l’absence totale  de civisme y ont généré un  danger redoutable qui est  le non respect de l’autorité.

 

6- Responsabilité des hommes en tenue

 

Toute la situation générale décrite ci-dessus et l’environnement caractériel de la République Centrafricaine ont naturellement offert un champ libre à la force , à l’arbitraire qui y a pris goût, et utilise tous les moyens pour se maintenir et dominer un peuple sans vision ni intérêts communs, divisé, désorienté, n’ayant que les yeux pour pleurer son sort.

 

7- Responsabilité de la France ou interventionnisme français

 

Les peuples français et centrafricain ont de profonds liens historiques, culturels et d’amitié.

 

Ces liens doivent être gérés dans l’intérêt des deux peuples avec tout le discernement nécessaire en tenant compte de l’évolution des époques , des hommes et des méthodes.

La France dispose de tous les moyens pour aider la République Centrafricaine si elle désire réellement appuyer son développement harmonieux et assurer son bonheur. Elle doit discerner l’intérêt du peuple qui croupit désespérément depuis des décennies sous le poids d’une misère galopante de celui des dirigeants du pays, surtout que la mauvaise et dangereuse gestion de ceux-ci fait l’objet de controverse nécessitant un dialogue entre les nationaux pour la sauvegarde de la paix et de l’unité nationale.

La France ne peut pas à la fois prôner la démocratie, la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme, la tolérance, le dialogue pour cautionner en même temps par un silence une dictature dangereuse, source de frustrations ainsi que toutes les crises, et surtout intervenir militairement par des bombardements meurtriers pour aggraver les souffrances des populations civiles déjà suffisamment misérables, incapables de se dégager des zones d’hostilités et devenues des victimes expiatoires d’une situation qu’elles ne comprennent pas.

Le recours systématique et de tout temps à la force par des dirigeants centrafricains contre la population, de même que la garantie automatique de l’interventionnisme de la France ne sont nullement de nature à assurer une paix durable nécessaire à la reconstruction de la République Centrafricaine surtout que les crises à répétition que celle-ci  connaît ont essentiellement pour cause la mauvaise gouvernance.

Le danger des frustrations montantes de cette situation devrait être clairement compris par la France car les liens entre les deux peuples doivent demeurer au-delà des hommes et des périodes.

La France doit par contre user de tout son poids pour amener les parties en conflit au dialogue, dans l’intérêt de la paix et de l’unité de la République Centrafricaine.

 

 

  B- RECHERCHE DE SOLUTION A LA CRISE CENTRAFRICAINE

 

Le tableau présenté sommairement ci-dessus permet non seulement d’établir différentes responsabilités par rapport à la situation dramatique, chronique de la République Centrafricaine, mais justifie pleinement ses crises à répétition dont celle en cours.

 En effet, la crise que connaît actuellement la RCA sur le plan social, économique, sécuritaire, aggravée désormais par des affrontements dus à la présence d’une rébellion armée, a essentiellement pour origine la mauvaise gouvernance faite d’exclusion, de marginalisation, de division, de haine politique, d’arrogance, de violences tant physiques que verbales, d’intolérance, de pillage du pays, de corruption, d’injustice sociale etc.…

 Bref une politique qui a dangereusement échoué.

 

Comme l’ADP l’a affirmé à maintes reprises dans ses nombreuses déclarations à ce sujet, la seule et meilleure solution à cette crise est le dialogue, pour rechercher sans passion, sans déchirement, et de manière durable, les remèdes appropriés à l’ensemble des graves et profonds problèmes auxquels le pays est confronté.

La crise actuelle est non seulement grave, mais menace l’unité nationale, la paix , l’avenir, la survie du peuple centrafricain.

 L’ADP estime pour cela  que ni le pouvoir, ni l’opposition Démocratique, ni la rébellion armée ne doit la régler à son niveau, et surtout  à sa manière.

   L’option militaire, quelle que soit sa victoire sur le terrain, n’a jamais réglé définitivement une crise, car la violence entraîne la violence dans une spirale descendante de destruction avec des conséquences difficiles à réparer.

 

   Notre pays dans lequel la paix est fragile, où la réconciliation n’a pas été consolidée, dont l’économie est inexistante et la misère galopante, n’a aucun intérêt à ajouter un chaos à un autre déjà présent.

 

   L’Opposition Démocratique Centrafricaine dont la sagesse, le caractère constructif est reconnu par la communauté nationale et internationale, doit, au-delà des causes véritables de la crise qui secoue le pays, se mobiliser pour la tenue d’un dialogue, afin de faire préserver l’unité nationale, ramener la paix, et proposer des solutions durables pour la République Centrafricaine.

 

   Cette mobilisation doit se faire dans un cadre de concertation tenant compte des objectifs précis pour l’intérêt supérieur du pays à sauver. Cette concertation doit surtout éviter tout calcul ou recherche d’intérêts égoïstes, souvent à l’origine de la division des partis politiques de l’opposition, prompts à se réunir à l’occasion des crises mais incapables de demeurer ensemble pour un combat jusqu’au bout dans l’intérêt supérieur de la République Centrafricaine.

La crédibilité, la sincérité et l’efficacité de l’Opposition dépendront avant tout de son sens du devoir national, de patriotisme, de large rassemblement et surtout  de l’unité en son sein pour les nobles objectifs à défendre dans l’intérêt supérieur du pays. Pour cela, elle doit tirer les leçons du passé en évitant tout ce qui peut directement ou indirectement l’écarter de la grande mission de reconstruction nationale.

 

   L’ADP estime par ailleurs que la gravité de la situation de notre pays exige une prise de conscience générale des Centrafricains tant à l’intérieur qu’à l’extérieur par le biais d’une concertation coordonnée et réitère sur ce point ses encouragements au Collectif des Centrafricains de France, au GARC ainsi qu’aux autres associations pour le sens de la patrie qui anime leurs actions.

 

   Elle pense que seul un tel réveil coordonné pourrait véritablement présenter le sort exact de la République Centrafricaine à la communauté nationale et internationale en vue de la recherche d’une solution durable pour le développement harmonieux de notre pays.

 

   Attachée à la paix, à l’unité nationale, et à la démocratie, l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP) pourrait, même si elle n’est pas présente à la rencontre de Paris, souscrire à toute action qui va dans le sens de ces principes pour l’intérêt supérieur de la République Centrafricaine.

 

 

Le Président National du Comité Ad Hoc

Olivier GABIRAULT

Publié dans LES COMMUNIQUES

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