Lettre ouverte de Mr Olivier Gabirault au Président Bozizé suite aux ménaces dont il fait l'objet

Publié le par WEBMASTER A.D.P

M.EMMANUEL OLIVIER GABIRAULT
Président National de l’A. D. P
(ALLIANCE POUR LA DEMOCRATIE ET LE PROGRES)
BANGUI                                                           le 21 avril 2007
CENTRAFRIQUE
 
                                          A
SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA  
              REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT
                          BANGUI
             REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
 
 
 Objet : MENACES CONTRE MA PERSONNE
               
   EXCELLENCE, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,
                 
 
C’est avec une profonde indignation que je m’adresse à vous pour rendre compte et vous prendre à témoin, de même que la communauté nationale et internationale au sujet de menaces proférées publiquement contre ma personne, devant le personnel de  Radio Centrafrique et les personnalités invitées à un débat organisé le 15 avril 2007 par cette station, sur les accords de SIRTHE et BIRAO signés avec la rébellion, dans la perspective de la paix en Centrafrique.
 
 En effet, une quinzaine de minutes seulement après le début de ce débat, Monsieur le Ministre des Postes, Télécommunications et des Nouvelles Technologies, Monsieur Fidèle NGOUANDJIKA, qui n’y était même pas invité, a fait irruption dans le studio, pour déclarer d’entrée de jeu, qu’il est venu rétablir la vérité en tant que Ministre de la République parce que tous les participants au débat sont des membres de l’opposition radicale, alors que le professeur MAKOUZANGBA et Monsieur BOUKANGA appartiennent pourtant à des partis qui soutiennent la Majorité Présidentielle.
 
Monsieur NGOUANDJIKA  venu dans le seul but d’empêcher le déroulement du débat, a affirmé qu’aux dernières élections présidentielles, Monsieur BOUKANGA et moi, avons été lamentablement battus et que c’est nous qui attisons la rébellion armée.
 
L’animateur de l’émission n’ayant pas réussi à ramener Monsieur le Ministre NGOUANDJIKA à la raison pour permettre au débat de se poursuivre, s’est vu obligé de la suspendre à cause de cette  perturbation délibérée.
 
Pire, à la sortie, devant tous ceux qui dans les environs immédiats de la station ou en son sein, ont suivi l’émission mais également l’incident, Monsieur le Ministre NGOUANDJIKA s’est comporté d’une manière qui dévalorise la fonction de Ministre de la République en s’attaquant, à tour de rôle, à chacun des invités au débat avec des propos surprenants ayant visiblement indigné le public, composé des éléments de sécurité, des clients du marché dénommé « Séoul » au bord du  fleuve, ainsi que des travailleurs de Radio Centrafrique.
 
Monsieur le Ministre NGOUANDJIKA  s’est adressé à moi en dernier lieu en déclarant ceci : « A LIBREVILLE OU NOUS SOMMES ALLES POUR LA REHABILITATION  DE TA CANDIDATURE, JE T’AI FILME SANS QUE TU LE SACHES ET FERAI PROJETER LA CASSETTE A LA TELEVISION.
TU ES SUIVI,  NOUS T’AVONS A  L’ŒIL »
 
A ma question de savoir pourquoi, je ne suis pas poursuivi, arrêté, s’il y a réellement des preuves d’une infraction quelconque contre moi ? Monsieur NGOUANDJIKA a répondu, « C’EST PARCE QUE NOUS SOMMES DANS UN ETAT DE DROIT », tout en montant dans son véhicule pour quitter les lieux.
 
JE PRENDS ACTE DE CES MENACES PROFEREES PUBLIQUEMENT CONTRE MA PERSONNE ET QUI VIENNENT TRES CLAIREMENT DU POUVOIR.
 
J’ignore pour quelles raisons ma candidature aux élections présidentielles pouvait tant inquiéter au point d’être éliminée arbitrairement ; ce qui a nécessité un déplacement à LIBREVILLE pour sa réhabilitation trop tardive, grâce à l’intervention du Président BONGO ONDIMBA.
 
J’ignore pour quelles raisons Monsieur NGOUANDJIKA, lui-même initialement candidat aux élections présidentielles, après avoir négocié son retrait, soit devenu celui qui me suit depuis 2005 au point de le révéler lui-même devant de nombreux témoins en public, certainement sans s’en rendre compte ?
 
J’ignore pour quelles raisons celui qui a eu des «  résultats lamentables » aux élections présidentielles, et qui selon cette logique,  n’a personne derrière lui, ne représente rien, peut inquiéter le pouvoir, et faire ainsi l’objet de haine au point de recevoir des menaces ?
 
 
J’ignore pour quelles raisons ce candidat pourtant « minable aux élections » qui n’a pas hésité, dès la proclamation des résultats, à demander dans un communiqué à tous ses sympathisants de garder le calme, de s’abstenir de tout acte de nature à nuire à la paix et à l’unité nationale, est curieusement considéré comme un ennemi à anéantir par tous les moyens visibles ou invisibles ?
 
J’ignore pour quelles raisons un individu qui prône la paix, l’unité en toutes circonstances (au sein de son parti, au sein de l’opposition toute entière, dans ses propositions au pouvoir face à la rébellion etc.… est considéré paradoxalement comme celui qui attise la rébellion ?
 
J’ignore pour quelles raisons celui qui, bien qu’ayant perdu les élections présidentielles, mais dont le parti propose pourtant des solutions constructives et salutaires au pouvoir, sans haine ni arrière pensée pour le bien de la nation, devient un grand ennemi à éliminer ?
 
J’ignore pour quelles raisons, ce même leader dont le parti a attiré l’attention du pouvoir depuis le 18 octobre 2005 sur la présence d’une rébellion dans le pays avec des conséquences prévisibles à l’époque, mais visibles en ce moment et qui a recommandé une solution pacifique est aujourd’hui accusé à la radio nationale, d’être celui  qui attise ce mouvement armé ?
 
J’ignore pour quelles raisons un leader de parti qui forme ses militants au civisme, leur enseigne la citoyenneté, l’amour pour les militants des autres partis politiques, tant de l’opposition que du pouvoir, la réconciliation, la nécessité de contribuer à la reconstruction nationale, devient un ennemi à abattre ?
 
J’ignore par ailleurs pour quelles raisons, dès la reconnaissance officielle de la rébellion le 15 mars 2006, le même leader politique dont le parti a proposé au pouvoir le 16 mars 2006 un dialogue avec la rébellion  comme solution appropriée pour éviter des affrontements ainsi que des pertes inutiles en vies humaines et en biens, comme le désastre constaté actuellement, devient bizarrement un ennemi à éliminer par tous les moyens ?
 
J’ignore pour quelles raisons le leader politique dont le parti conseille au pouvoir d’avoir dans certains cas le courage de revenir sur des décisions mal étudiées ou prises hâtivement ayant des conséquences prévisibles graves, est considéré comme un grand ennemi à anéantir ?
 
Si le pouvoir avait mis de côté l’orgueil et avait accepté de revenir sur sa décision concernant la fermeture des frontières centrafricaines avec le Soudan, tout simplement parce que le Tchad a suspendu ses relations avec ce dernier, il aurait pris conscience qu’il n’était pas  en mesure de faire appliquer cette mesure en protégeant réellement, efficacement  les limites naturelles séparant les deux pays, mais que la rébellion armée qui se trouvait dans les environs pouvait bénéficier du contexte ainsi créé grâce à des sympathies situées de part et d’autre.
 
En réalité on n’a pas besoin d’aller dans une école de stratégies politiques ou militaires pour comprendre ce qui semble pourtant perceptible, sans un effort particulier.
 
Si le pouvoir avait seulement fait preuve de modestie, de clairvoyance pour prendre en compte les propositions faites depuis 2005 par le parti du « minable candidat » aux élections présidentielles,  il aurait agi au bon moment pour éviter le grave désastre historique que connaît actuellement le pays, du à la solution militaire, notamment :
-         De très importantes pertes en vies humaines dont le nombre n’est pas encore exactement connu, au sein de la population civile du Nord, Nord- Ouest, Nord- Est, Centre Nord, parmi les Forces armées centrafricaines, la Garde Présidentielle et la rébellion elle-même ;
-         Une très importante déstructuration sociale aux conséquences graves pour l’avenir ;
-          De très importantes pertes de biens, appartenant à des populations qui croupissaient surtout et déjà sous le poids d’une misère noire ;
-         La perte de la paix et de la dignité, mots figurant pourtant en bonne place dans la devise du pays, dès l’instant où des milliers de Centrafricains innocents, éparpillés dans la nature, soumis aux intempéries, à la faim, à toutes sortes de maladies, sont réduits à un état totalement primitif. (Les récents reportages effectués par Radio France Internationale devraient normalement amener les cœurs les plus féroces à avoir un minimum de remords, de compassion, de honte, de reconnaissance de responsabilité vis-à-vis de la nation centrafricaine) ;
-         La période la plus difficile de notre histoire et la plus avilissante de notre diplomatie qui a fait de la République centrafricaine un wagon tiré par une locomotive.
 
Aujourd’hui les faits donnent entièrement raison au parti du « candidat minable » des dernières élections présidentielles et prouvent que les élections sont plus faciles à gagner que la gestion de l’Etat.
 
En effet, le pouvoir n’a pas fait preuve de modestie, d’humilité pour prendre en compte des propositions constructives, salutaires, faites par le parti dirigé par un « minable candidat » ayant obtenu des « résultats lamentables » aux dernières élections présidentielles (comme il se plaît à le qualifier), et se retrouve aujourd’hui sous la pression et la gravité d’évènements multiples, complexes, en clair une coalition de circonstances naturelles et d’hommes.
 
Est-ce là une raison de s’acharner contre un citoyen qui aime réellement son pays et qui contribue d’une manière objective à la sauvegarde des intérêts de la nation ?
 
Je plains tout simplement le dangereux orgueil qui est à l’origine de cet état d’esprit et qui étouffe tout, même les cris de cœur des différentes composantes de la nation.
 
JE N’IGNORE RIEN DE TOUT CE QUI A ETE JUSQU’ICI ORCHESTRE ET PERSISTE CONTRE MA PERSONNE, MES INTERETS, MES ENTREPRISES, MON PARTI, DANS LE BUT DE M’ANEANTIR, EN UTILISANT MEME ET SURTOUT MA FAMILLE.
 
Cependant, le parti que je dirige jouera pleinement comme d’habitude le rôle que lui confère la Constitution, dans l’intérêt supérieur de la nation.
 
En effet, ayant  gagné les élections,  la constitution vous confie la direction de la nation dans  l’intérêt supérieur de notre pays.
 
Les ayant quant à moi perdues, ce qui n’est nullement un déshonneur, la même constitution me confie, comme leader d’un parti politique de l’opposition, le rôle de suivre les actions du Gouvernement, de les critiquer, en faisant des propositions constructives pour l’intérêt supérieur de notre pays.
 
Si l’un des rôles manque, c’est non seulement la constitution qui est violée, mais également la démocratie elle-même.
 
J’ai joué le mien de manière constructive comme l’ont prévu  les textes et en suis fier, dès l’instant où les faits me donnent raison sur toute la ligne.
 
Cela est vérifiable sur le site électronique de mon parti, communiqué ci-après
à toutes fins utiles, à savoir  http://alliance-democratie-progres.over-blog.com/ où l’ensemble des critiques et propositions faites au pouvoir dans l’intérêt supérieur du pays sont accessibles.
 
SI CETTE CONTRIBUTION POUR LE BIEN DE MON PAYS ME VAUT LES MENACES PROFEREES CONTRE MA PERSONNE PAR LE POUVOIR, J’EN PRENDS ACTE ET ACCEPTE LE SORT QUI M’EST RESERVE, QUEL QU’IL SOIT.
 
Je destine à toutes les ambassades accréditées en Centrafrique, à toutes  les institutions nationales, internationales, à la presse nationale, internationale, aux  démocrates et hommes de bon sens  à travers le monde, la copie de la présente correspondance au sujet de ces graves menaces, dans un pays où la recherche ainsi que la défense de l’intérêt national, du bien être de la population, sont devenues désormais un crime  dont l’auteur doit être anéanti par tous les moyens.
 
 Je vous prie d’agréer Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.
 
 
                                      Emmanuel  Olivier   GABIRAULT
 
 

Publié dans LE PRESIDENT

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C
tenez bon mr Gabirault le peuple est avec vous!
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