Zimbabwe - Presidentielle 08 : L'opposition accuse l'Afrique du Sud

Publié le par Le Nouvel Observateur

L'opposition zimbabwéenne a condamné samedi 28 juin l'échec du Conseil de sécurité de l'ONU à déclarer illégitime le résultat de la présidentielle au Zimbabwe organisée la veille avec pour seul candidat le chef de l'Etat Robert Mugabe, accusant l'Afrique du Sud d'en être responsable.
"Ce que nous espérerions de la communauté internationale, c'est qu'elle déclare illégitime cette soi-disant élection", a déclaré à l'AFP le porte-parole du principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa.
Le président sud-africain Thabo Mbeki, chargé par ses pairs d'Afrique australe d'une mission de médiation dans ce pays, "abandonne le peuple du Zimbabwe en agissant comme s'il protégeait un Etat voyou", a poursuivi le porte-parole.

"La communauté internationale marche sur la pointe des pieds"

"Le fait que la communauté internationale marche sur la pointe des pieds fertilise indirectement la répression au Zimbabwe", a-t-il expliqué au lendemain du second tour de la présidentielle organisé par le président Robert Mugabe, en dépit du retrait de la course du chef de l'opposition Morgan Tsvangirai découragé par la répression.
Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pu s'entendre vendredi sur un texte qui aurait déclaré illégitime le résultat du scrutin.
Les quinze membres ont estimé que "les conditions d'une élection libre et équitable n'étaient pas réunies" à l'occasion du second tour et ont "regretté profondément qu'il ait eu lieu dans ces circonstances", a dit l'ambassadeur américain Zalmay Khalilzad.
Mais l'ambassadeur d'Afrique du Sud, Dumisani Kumalo, a empêché l'adoption d'un projet de déclaration beaucoup plus fort, qui aurait affirmé que les résultats de l'élection du 27 juin ne pouvaient avoir "ni crédibilité ni légitimité" et que les résultats des élections du 29 mars devaient donc "être respectés".

"Mugabe s'appuie uniquement sur la répression et sur Mbeki"

A l'issue du scrutin du 29 mars, le MDC avait gagné les législatives et Morgan Tsvangirai avait devancé Robert Mugabe au premier tour de la présidentielle.
Thabo Mbeki, chargé par la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) d'aider à trouver une issue à la crise au Zimbabwe, a jusqu'ici favorisé une "diplomatie discrète", refusant de critiquer ouvertement son homologue zimbabwéen. Morgan Tsvangirai a déjà demandé en vain à la SADC de lui retirer son mandat de médiateur.
Le porte-parole du MDC a estimé que le président sud-africain était désormais complice d'un "vol de la démocratie", allant jusqu'à l'accuser de collusion avec le parti au pouvoir au Zimbabwe, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF).
"On pourrait croire que Mbeki a sa carte de membre de la Zanu-PF, à voir la façon dont il défend" ce parti, a dit Nelson Chamisa. "Mugabe s'appuie uniquement sur la répression et sur Mbeki", a-t-il ajouté. (avec AFP)

Publié dans L'AFRIQUE

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