Tchad - Yorongar : asile politique de la France

Publié le par Afrique centrale Infos

fillon.jpgLa France accordera "l'asile politique" à l'opposant tchadien Ngarlejy Yorongar, a déclaré le Premier ministre François Fillon mardi à la radio privée Europe 1. "La France a une tradition d'asile que chacun connaît bien et l'asile politique sera accordé", a-t-il dit à propos de cette figure de l'opposition non armée au régime d'Idriss Deby Itno, qui est réapparu dimanche à Yaoundé (Cameroun) alors qu'il était porté disparu depuis le 3 février.
"Mais la question qui est posée pour nous au Tchad, c'est la question de savoir où sont passés les opposants qui ont disparu" pendant et après l'attaque de forces rebelles sur la capitale N'Djamena début février, a ajouté M. Fillon.

Lundi, M. Yorongar avait dit qu'il ne resterait que "48 heures au maximum" au Cameroun. "Ensuite, je m'en irai certainement. Je ne sais pas encore où, il y a des démarches qui sont faites un peu partout, je prendrai la meilleure solution pour ma sécurité et ma santé".

M. Fillon a estimé que le président Nicolas Sarkozy avait été "très courageux en allant au Tchad la semaine dernière et en exigeant du président tchadien qu'il y ait une commission d'enquête internationale qui soit mise en place pour retrouver la trace de ces opposants".
"Je pense que c'est une vraie rupture avec la politique qui était conduite traditionnellement par la France", a-t-il dit.

Trois responsables de l'opposition non armée avaient disparu début février lorsque les forces rebelles étaient entrées dans N'Djamena, arrêtés selon leurs proches par les forces loyales au président Deby.
Outre M. Yorongar, il s'agit de l'ancien président Lol Mahamat Choua, que les autorités ont reconnu détenir après l'avoir nié et qui a été libéré le 28 février, et du porte-parole de la principale coalition de l'opposition Ibni Oumar Mahamat Saleh, dont on est toujours sans nouvelles.

N'Djamena a annoncé lundi la création d'une commission d'enquête internationale composée notamment de représentants de la France, de l'Union européenne, de l'Union africaine et de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF).

Cette commission dispose de trois mois pour faire la lumière sur "l'agression soudanaise", c'est-à-dire, selon la terminologie du gouvernement de N'Djamena, sur l'attaque des rebelles soutenus par le Soudan, ainsi que sur le parcours des opposants arrêtés le 3 février.
Les avocats des opposants ont récusé cette commission.

Lors de l'offensive rebelle, Paris avait apporté au président Deby un appui, décisif selon certains experts, en matière de renseignement et de logistique (notamment assurant le transport de munitions en provenance de Libye).

Publié dans L'AFRIQUE

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