Gabon / France - Immigration : Réciprocité

Publié le par Afrique centrale Infos

84429798847cd203e162ac.jpgLe Gabon a protesté lundi contre la récente reconduite aux frontières françaises de deux de ses ressortissants et menace "d'appliquer la réciprocité" aux ressortissants français au Gabon, dans une déclaration du ministère des Affaires étrangères. Le Gabon fait part de sa "stupeur et indignation", estime que la France a "violé" de manière "flagrante" les accords entre les deux pays avec des "reconduites abusives" et "entend désormais appliquer la réciprocité".
"A ces violations, s'ajoutent les plaintes récurrentes des Gabonais excédés par la survivance de tracasseries et de nombreux refus de visa, parfois abusifs au consulat de France à Libreville", selon le communiqué lu au ministère par Jean-Claude Franck Mendome, ambassadeur porte-parole des Affaires étrangères en présence de Léguy Mbira, reconduit au Gabon le 29 février.

Arrivé en France en 1998 en tant qu'étudiant, Léguy Mbira a obtenu un Master en ressources humaines à l'Université de Reims en 2004 et cherchait depuis à rassembler 5.000 euros pour s'inscrire dans un MBA d'une école privée, selon ses affirmations. Il avait renouvelé ses inscriptions universitaires depuis.

Agé de 32 ans, M. Mbira, père d'une fille de 4 ans restée en France, avait parallèlement entrepris des démarches pour changer de statut pour pouvoir honorer un contrat de travail à durée indéterminée.

Selon les Affaires étrangères, lors de sa reconduction la France n'a pas respecté le droit de M. Mbira à "une pleine protection légale" ni son droit "d'avertir un conseil, son consulat ou une personne de son choix afin d'assurer la sauvergarde de ses biens et intérêts privés".
M. Mbira a souligné qu'il n'a pu revoir sa fille qui a été récupérée à sa sortie de l'école par la soeur de sa compagne congolaise (Brazzaville), actuellement hospitalisée.

L'autre cas évoqué par les autorités gabonaises est celui de Raïssa Mengue Ondo, une étudiante en droit à Toulouse reconduite le 19 février en raison de "l'absence de sérieux des études de cette jeune femme (7e inscription pour une licence de droit - formation normalement diplomante en trois années)", selon la préfecture de Haute-Garonne.

L'unique quotidien gabonais L'Union, proche du pouvoir, avait fait sa une, titrant: "Que reproche-t-on à R. Mengue Ondo?".

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