Guillaume Soro appelle à "recoller la Côte d'Ivoire"

Publié le par REUTERS

Guillaume Soro (à gauche), chef politique des ex-rebelles du Nord et nouveau Premier ministr du

 Guillaume Soro appelle à

 président Laurent Gbagbo (à droite), invite ses compatriotes "à recoller les deux bouts de la Côte d'Ivoire" ainsi qu'"à apprendre à pardonner". /Photo prise le 7 avril 2007/REUTERS/Luc Gnago - © REUTERS

Guillaume Soro, chef politique des ex-rebelles du Nord et nouveau Premier ministre, a invité vendredi soir ses compatriotes "à recoller les deux bouts de la Côte d'Ivoire" ainsi qu'"à apprendre à pardonner".

Auparavant, son ancien adversaire politique, le président Laurent Gbagbo, avait signé une amnistie dans le cadre d'un récent accord de paix visant à sceller la réconciliation le pays, divisé depuis la guerre civile de 2001-2003.

Pour le chef du gouvernement d'union, les Ivoiriens doivent s'unir et soutenir un plan de paix devant déboucher sur des élections démocratiques.

"Après de nombreuses tentatives, la Côte d'Ivoire est aujourd'hui sur le point d'aboutir à une paix durable", a-t-il dit lors de sa première intervention télévisée depuis sa nomination en mars par le chef de l'Etat.

"Nous devons recoller les deux bouts de la Côte d'Ivoire, a-t-il lancé. Le désarmement montrera au monde entier notre volonté commune de tourner la page sombre de la crise".

Guillaume Soro a ajouté: "Nous devons à présent apprendre à pardonner (...). Nous nous sommes mesurés, injuriés, battus sans succès, changeons de cap !".

Le nouveau Premier ministre, qui n'a que 34 ans, a aussi promis de reconstruire l'ancien pays-phare de la colonisation française en Afrique de l'Ouest, en mettant l'accent sur les infrastructures détruites, la santé et l'éducation.

"Mon gouvernement aura besoin de l'appui de ses partenaires traditionnels, l'Union européenne, la France, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. La Côte d'Ivoire assumera pleinement ses engagements vis-à-vis de la communauté financière internationale", a-t-il pris soin de préciser pour rassurer les bailleurs de fonds du premier exportateur mondial de cacao.

Depuis le coup d'état manqué de septembre 2002 et de la brève guerre qui a suivi, le pays est divisé en deux entre un Nord tenu par les rebelles des Forces nouvelles, et un Sud "utile", englobant notamment la "boucle du cacao" du centre-ouest et Abidjan, la capitale économique, aux mains de l'armée fidèle au président Laurent Gbagbo.

16 AVRIL

Le 4 mars à Ouagadougou (Burkina Faso), Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont signé un accord de réconciliation prévoyant des élections dans un délai de dix mois, la formation d'un gouvernement d'union et le démantèlement de la "zone de confiance" coupant le pays en deux le long de l'ancienne ligne de démarcation.

A compter du 16 avril, cette "zone de confiance", actuellement patrouillée par les "forces impartiales" (casques bleus de l'Onu et dispositif français "Licorne"), sera démantelée et placée sous le contrôle mixte des deux anciens belligérants.

L'ordonnance d'amnistie, publiée dans le quotidien gouvernemental Fraternité Matin, couvre les atteintes à la sécurité de l'Etat commises par les militaires et les civils vivant dans le pays et à l'étranger, mais elle exclut les crimes de guerre et les infractions économiques.

Toutes les parties ont bien accueilli l'amnistie.

"Tout ce qui peut être fait pour ramener la paix en Côte d'Ivoire, et avant tout pour honorer ceux qui ont été condamnés sans preuve réelle, est une bonne chose. C'est un retour à la normale", a déclaré Alassane Salif N'Diaye, secrétaire général du parti d'opposition PDCI.

L'ordonnance, signée jeudi par Gbagbo, prévoit une indemnisation des victimes des faits amnistiés. "Les modalités d'indemnisation, de réparation et de réhabilitation seront fixées par la loi", précise-t-elle.

Elle couvre les infractions commises depuis le 17 septembre 2000, veille de l'attaque du domicile du général Robert Gueï, qui s'était emparé du pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat, en 1999.

Le général Gueï a été tué dans les premiers jours de la guerre civile qui a débuté par un coup d'Etat manqué mené par des militaires mutins.

A compter de lundi, la force internationale de maintien de la paix comptant 7.000 casques bleus et plusieurs milliers de soldats français doit se retirer par étapes de la "zone de confiance".

Elle remettra progressivement le contrôle d'une nouvelle "ligne verte" entre le Nord et le Sud à une force conjointe réunissant anciens rebelles et soldats gouvernementaux.

Publié dans L'AFRIQUE

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