Gabon : La mine d’uranium de Mounana a été exploitée au mépris des normes de sécurité

Publié le par infoplusgabon

LIBREVILLE, 8 avril ( Infosplusgabon) - L’exploitation de la mine d’uranium de Mounana (sud-est du Gabon) pendant 41 ans par une filiale du groupe nucléaire français Areva, qui a fait l’objet le 4 avril d’un rapport critique d’associations sur ses conséquences sanitaires et environnementales, a débuté en 1958 et s’est achevée en juin 1999.

Le gisement de Mounana, situé dans la région du Haut-Ogooue, à 90 km de Franceville et 500 km de Libreville, a été découvert le 21 décembre 1956 par les géologues du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA). Le 21 février 1958, le CEA et un groupement de sociétés minières créent la Compagnie des Mines d’Uranium de Franceville (Comuf) pour entreprendre les travaux de recherches.

La mise en exploitation débute en décembre 1958 et deux ans plus tard, une usine, des logements et des bureaux sont réalisés dans des conditions extrêmement difficiles en raison de l’absence totale d’infrastructures routières ou ferroviaires.

A partir de 1961, la production industrielle se développe avec la carrière de Mounana, puis la mine souterraine (1965-1971), le gisement d’Oklo (1968), celui de Boyindzi (fin 1980). L’exploitation a été définitivement arrêtée en juin 1999, faute de réserves économiquement exploitables. Les principaux actionnaires étaient l’Etat gabonais, la Compagnie de Mokta et la Cogema (devenue depuis Areva).

Selon Areva, de 1960 à 1999, la Comuf a produit au total plus de 26.000 tonnes d’uranium. Quelque 6.600.000 tonnes de minerai avec une teneur de 0,38% d’uranium ont été extraites et l’usine a eu une capacité de traitement de 1.500 tonnes/an d’uranium métal.

Selon les documents de la Comuf, à partir de septembre 1977, les concentrés d’uranium ont été produits sous forme d’uranate de magnésie à 75 % d’uranium, du fait de la mise en service d’un atelier de purification par solvants. La production d’uranium a généré environ 7,5 millions de tonnes de résidus de traitement entre 1961 et 1999.

La fermeture de la mine d’uranium a, selon Areva, "donné lieu au premier réaménagement en forêt équatoriale conforme aux standards internationaux", une "qualité confirmée par quatre missions de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) effectuées de 2001 et 2006".

Devant l’inquiétude manifestée par certains anciens employés et par les populations locales, relayée par des associations, le groupe nucléaire a proposé la création d’un observatoire de la santé autour des sites miniers, notamment au Niger et au Gabon.

FIN/IPG/PLJ/2007

© Copyright Infosplusgabon

Publié dans L'AFRIQUE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article