LA FACE CACHEE DE L'ACCORD DE PAIX DE SYRTE ENTRE BOZIZE ET MISKINE

Publié le par le confident

LA FACE CACHEE DE L'ACCORD DE PAIX DE SYRTE ENTRE BOZIZE ET MISKINE

Il y a ceux qui se réjouissent de la signature de l'accord de paix de syrte avec le chef rebelle Abdoulaye Miskine et félicitent le Président de la République d'avoir posé un acte courageux au nom de la paix, de l'Unité et de la réconciliation nationale. Ce sont globalement les partisans zélés du régime qui se contentent des apparences sans avoir vraiment pris connaissance du contenu de l'accord de paix et de ses tenants et aboutissants qui seuls, peuvent permettre de donner un ‘‘ sens politique'' à un acte aussi majeur. Car en politique, il faut aussi savoir se méfier des apparences, car « gouverner n'est pas paraître » comme on serait tenté de le croire dans notre pays.
Mais il y a aussi les « sceptiques » qui n'appartiennent pas forcément au camp de l'opposition démocratique, mais à l'ensemble de la société centrafricaine qui restent perplexes et peu enthousiastes. Ce n'est pas qu'ils ne veulent pas le retour de la paix en République Centrafricaine mais qu'ils ont intérêt à ce qu'un accord de paix ne soit pas un marché de dupes, un masque géant qui cache mal des intérêts sectaires et catégoriels car il y a un côté officiel et un côté officieux de cet Accord.
Mais au-delà du scepticisme des uns et de l'enthousiasme des autres plus ou moins fondés, il y a lieu d'être prudent et de noter que l'Accord de Syrte a une « face cachée » ignoré de l'écrasante majorité des centrafricains qui ont raison de s'interroger sur la consistance d'un tel Accord qui ne diffère pas fondamentalement des accords signés avec les ex-mutins proches du général Kolingba (Souké, Dokodo, Anicet Saulet) ou d'autres accords politiques sans lendemain comme le PAP, les Accords de Bangui, le PMC, le pacte de réconciliation nationale de 1996, 1997 et 1998.
La « face cachée » de l'accord de syrte, c'est la déclaration de Abdoulaye Miskine dans laquelle il lance un appel vibrant à ses combattants pour que ceux-ci se rallient à lui et à cet accord jugé historique et déterminant pour le retour de la paix en République Centrafricaine. D'ailleurs pensent et rapportent que ce n'est pas la totalité de la déclaration qui a été diffusée sur les ondes de la Radio nationale et relayé par les médias internationaux (B.B.C, RFI, Africa N°1).
L'appel motivé du « seigneur de guerre » Abdoulaye aurait en effet été « charcuté » et donc censuré car contenant des affirmations qui relève du secret politique. De fait, nous aurions compris que Abdoulaye Miskine se serait démarqué de l'ex président Patassé, son ancien « mentor » depuis 2002 alors que le général François Bozizé était déjà entré en rébellion armée les 02 et 03 novembre 2001 alors que la garde prétorienne de l'ex homme fort de Bangui cherchait à l'arrêter pour complicité de tentative de coup d'Etat contre le régime du MLPC.
Ainsi, selon certaines confidences de hautes mains, le général Patassé, aurait signé en 2002 un « accord secret » avec Abdoulaye Miskine dans le but de conjuguer leurs efforts sur le terrain afin de renverser le régime de Patassé. La milice armée de Abdoulaye Miskine dotée en armes par Patassé devrait s'associer aux « Libérateurs »
Pour précipiter la chute du régime du « Barbu blanc ». On ne sait pas trop si cet accord secret est entré un jour dans sa phase d'exécution, mais Abdoulaye Miskine semblait affirmer ostentatoirement que François Bozizé n'aurait pas respecté ses propres engagements et se serait plutôt attaqué aux hommes de Miskine dont le village Kabo a fait l'objet de représailles récemment à l'initiative du lieutenant N'gaïkoeset Eugène, l'homme de main du général Bozizé. Un accord secret de plus négocié personnellement par Bozizé et qui pourrait un jour nous coûte cher comme l'accord signé jadis avec certains ex-libérateurs et compagnons de rébellion armée du nouvel homme fort de Bangui ?
Il y a lieu de s'interroger puisque les informations laissent entendre que Bozizé et Miskine aurait ‘pactisé » uniquement pour combattre, traquer et barrer la route aux « riverains » et aux forestiers » proches du général Kolingba. Voilà un pacte qui pourrait donner du frison si l'on tient compte de son caractère « divisionniste », fractionniste » et foncièrement tribalo-régionaliste.
Si l'accord de 2002 qui a tourné au « fiasco », visait à contrer qui ? là aussi, on apprend que les François Bozizé et Abdoulaye Miskine viennent de signer un DEAL, uniquement pour faire ensemble et de manière concertée front à la poussée musulmane ». Dans le fond et de manière cachée, l'accord de Syrte présente un aspect sectaire et identitaire assez dangereux pour le caractère laïc et démocratique de l'Etat centrafricain. De quoi donner du frisson à la communauté musulmane si cela venait à se vérifier. L'UFDR est ici directement visée ainsi que le Soudan……..
Il y a bel et bien une face cachée de l'accord de syrte entre Bozizé et Miskine que les centrafricains gagneraient à connaître avant que les ex-rebelles ne soient intégrés dans les FACA avec des risques évidents de « chienlit »



Mercredi 07 Février 2007
Jean Ding Kpi
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http://www.leconfident.net

Publié dans ACTUALITES NATIONALES

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Voila comment va la R.C.A<br /> Refus de dialoguer avec les opposants politiques...mais signatures d'accords (à l'étranger)avec les opposants militaires dont la plupart sont POURSUIVIS DEVANT la cour pénal internationale pour crimes contre l'humanité.<br /> Je me pose les questions suivantes :<br /> Que deviendra la R.C.A si cet accord (entre anciens rebelles) n'est pas respecté ?<br /> Le dialogue tant souhaité depuis des mois par l'opposition politique est il toujours d'actualité?<br /> Ce dialogue aura t-il force d'application sur cet accord militaire dont le contenu est flou et secret ?<br /> Bozizé craint-il plus son opposition politique que militaire ?<br /> des questions que chaque centro se pose...
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