REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO - ELECTIONS 2006 : JOSEPH KABILA ; LE DEBUT D'UNE NOUVELLE ERE

Publié le par LE NOUVEL OBSERVATEUR

Joseph Kabila investi président du Congo-Kinshasa

AP | 06.12.2006 | 17:03 

Joseph Kabila a prêté serment mercredi devant la Cour suprême de Kinshasa et un public de plusieurs milliers de personnes, devenant ainsi le premier président démocratiquement élu de République démocratique du Congo (RDC) en plus de 40 ans.

Artisan de l'accord de paix qui mit fin en 2002 à cinq années de guerres sanglantes dans ce géant de l'Afrique, convoité pour la richesse de son sous-sol, le jeune chef d'Etat congolais avait été propulsé à la tête de l'ex-Zaïre un an plus tôt après l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila, l'homme qui avait déposé l'indéboulonnable Mobutu Sese Seko, au pouvoir depuis 32 ans.

Au cours d'une cérémonie haute en couleur mais placée sous haute protection policière, le président-élu a prêté serment après une série de prières de différentes confessions, musulmanes, chrétiennes et de l'Eglise kimbanguiste locale.

Joseph Kabila a évoqué le "début d'une nouvelle ère qui doit apporter le bien-être et le développement aux Congolais", dans un pays où tous "seront toujours en mesure de travailler". "Le Congo de demain, je le vois comme un facteur d'ordre pour l'ensemble de l'Afrique", a-t-il ajouté.

Les Congolais assistant à la cérémonie se protégeaient du soleil sous des ombrelles aux couleurs nationales, bleu, rouge et jaune, tandis que jouaient des orchestres traditionnels et militaires.

Signe des troubles que connaît encore la République démocratique du Congo (RDC), Kabila a prêté serment devant le palais présidentiel, au bord du fleuve Congo, et non à l'intérieur, le bâtiment ayant été la proie d'un incendie il y a deux semaines, au cours des affrontements entre les fidèles du président élu et ceux de son rival malheureux, Jean-Pierre Bemba, à l'heure du bras de fer sur les résultats de l'élection.

Bemba n'assistait pas à l'investiture du président, lequel a promis de respecter le droit de l'opposition à s'organiser dans le cadre de la Constitution.

Agé de 35 ans, M. Kabila avait vu sa victoire confirmée par la Cour suprême le 27 novembre après le second tour du 29 octobre. La commission électorale indépendante l'a crédité de 58% des suffrages, contre 42% à l'ancien chef rebelle Jean-Pierre Bemba.

Le refus initial de M. Bemba de reconnaître la victoire du président sortant avait fait craindre une explosion de violence à Kinshasa et dans le reste du pays. Sa décision de rejoindre l'opposition politique et le cantonnement de sa garde personnelle à 80km de la capitale ont finalement permis d'éviter les accrochages avec les partisans de Joseph Kabila et l'armée régulière.

Parmi les dignitaires présents mercredi à Kinshasa figuraient le président sud-africain Thabo Mbeki, parrain du processus de transition en RDC, et le Premier ministre belge Guy Verhofstadt, représentant l'ancienne puissance coloniale du Congo-Kinshasa.

Le Congolais Denis Sassou N'Guesso, président en exercice de l'Union africaine, et le Gabonais Omar Bongo, doyen des chefs d'Etat africain, ont eux aussi assisté à l'investiture de Joseph Kabila, tout comme le Premier ministre rwandais Bernard Makuza et le commissaire européen au Développement Louis Michel. La France était représentée par Pierre Mazeaud, président du Conseil constitutionnel, tandis que la délégation américaine était conduite par la secrétaire au Travail Elaine Chao. AP

 

Publié dans L'AFRIQUE

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