CENTRAFRIQUE - FORCES ARMEES : L'ARMEE CENTRAFRICAINE EN CRISE

Publié le par LE CONFIDENT

BOZIZE CONFRONTE A UNE CRISE AU SEIN DE L'ARMEE

Depuis la désertion des éléments des forces de défense et de sécurité sur le front à Tiringoulou et le repli des ces mêmes éléments de Gordil sur la ville Ndélé, l'on constate que l'armée centrafricaine traverse l'une des crises qui met à mal son rôle de défense de la sécurité et de l'intégrité territoriale.
Ces derniers temps, une autre désertion est venue encore confirmer ce qu'il convient d'appeler le mal de l'armée centrafricaine.
En effet, il y a trois jours, une vague des éléments des FACA ont abandonné leur poste pour rejoindre la ville de Bangui. On parle de plus d'une centaine d'éléments. Il est fait état de ce que ce détachement est composé des soldats et des officiers qui décidé sans l'ordre de la hiérarchie militaire de leur repli sur la ville de Bangui.
De sources proches de la hiérarchie militaire, le Général François Bozizé, en sa double qualité du président de la République et ministre de la défense s'était déplacé lui-même pour aller les accueillir. Ces mêmes sources ont signalé que Bozize était très remonté contre les éléments déserteurs. Le ministre de la défense était très fâché qu'il est allé jusqu'à déclaré à ces déserteurs ‘‘s'ils ne méritent pas pourquoi ils ont choisi le métier des armes ?'' François Bozizé a donc décidé de punir tous ces éléments en les mettant en prison. Ils ont été répartis dans les différentes geôles de la SRI, de la prison de Bossembele et de Bossangoa.
Ces vagues de désertions suscitent des interrogations dans le milieu des centrafricains. La question est celle de savoir ce qui est à l'origine de ces désertions à répétition
Selon les informations en provenance de ces éléments, l'on parle de rapport de force entre les éléments des FACA moins équipés et ceux des forces adverses bien armées. L'on cite également l'éternel problème de la gestion de l'armée, la gestion de Prime Global d'Alimentation (PGA) des FACA et surtout de ravitaillement sur terrain.
Pour les derniers déserteurs, il semblerait qu'ils sont à plusieurs dizaines de kilomètres de la ville de Ndélé et celle de Birao situés loin de là où ils peuvent s'approvisionner en nourriture. Il apparaît clairement que leur même s'ils perçoivent leur PGA, cela ne leur servira à rien car, il leur sera difficile de trouver de quoi à acheter. De même, il est également signalé que l'état de l'axe qui conduit à leur base est complètement détérioré.
Le pays a traversé plusieurs crises récurrentes dont les mutineries de 96-97, le putsch manqué du 28 mai 2001 et celui de 2002, la crise militaro politique qui a conduit au changement du 15 mars 2003. Ces différentes crises ont eu des conséquences fâcheuses sur le développement économique et sociale du pays.
Cette entité qui était disciplinée entre temps ne fait plus montre d'un corps discipliné par certains éléments. Elle n'inspire plus confiance de ceux pensent que les forces de défense et de sécurité ne peuvent défendre valablement les valeurs du pays. C'est ce qui se traduit par ces multiples désertions. Malheureusement, les chefs militaires ne maîtrisent plus cette crise.
En effet, il faut un homme capable qui prend en compte tous ces aspects pour mieux gérer ce corps. Or, après le changement du 15 mars, tout le monde était d'accord que les nouvelles autorités du pays étaient les mieux placées pour jouer ce rôle. A ce jour, l'unanimité se fait sur l'idée selon laquelle ses autorités ont montré leur limite dans la prise en charge de nos éléments des forces et de défense. Plus de trois ans après le changement du 15 mars 2003, l'on constate que les autorités militaires sont prises en otage par les ex libérateurs. Ils se livrent aux pillages de l'économie nationale, aux exactions sur les paisibles citoyens sans que cela n'attire l'attention de leurs chefs hiérarchiques.
A ce jour, il existe une catégorie de militaires qui pour quelle raison on ne sait, refusent de rejoindre leur poste. D'autres passe par des moyens détournés pour trouver des alibis, en fournissant des papiers médicaux pour justifier leur refus de rejoindre leur poste. Les traitements discriminatoires, le tribalisme dans l'attribution des galons et des distinctions honorifiques contribuent également à la démotivation au sein de l'armée.
En tout cas, si l'on voudrait que l'armée joue son rôle correctement et éviter les cas de désertions pour céder le terrain à l'ennemi, il faut corriger nos manières de faire. Pour remplir cette tâche, il faut des hommes capables de réfléchir plus d'une fois et qui sont restés objectifs.


Vendredi 11 Août 2006
Modeste J. Poubalandji
http://www.leconfident.net

Publié dans ACTUALITES NATIONALES

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