La Belgique partagée sur l'envoi de troupes au Tchad

Publié le par panapress

Bruxelles, Belgique - Le président de la Chambre des représentants de Belgique, Herman Vankolwezi.JPG Rompuy, a décidé de soumettre aux députés la question de la participation des troupes belges à la force européenne qui sera déployée au Tchad et en Centrafrique, a-t-on appris lundi de source officielle.

 

Selon un porte-parole du Parlement belge, les commissions des Affaires étrangères et de la Défense seront réunies jeudi pour débattre de ce sujet qui a soulevé une controverse en Belgique.

 

Alors que le Premier ministre, Guy Verhofstadt, est favorable à la participation de la Belgique à cette force, le ministre de la Défense, André Flahaut, y est opposé, arguant que tous les avions C130, transporteurs de troupes, sont déjà engagés sur d'autres théâtres de crise, à savoir la RD Congo, le Kosovo, le Liban et l'Afghanistan, cela sans compter le coût budgétaire de cette opération.

 

Pour leur part, les députés verts, flamands et francophones, se sont, eux, plutôt prononcés en faveur de la participation de la Belgique à la force hybride ONU-UA (Union africaine) qui sera déployée au Darfour.

 

Une force européenne de quelque 4.000 hommes doit être déployée au Tchad et en Centrafrique pour la sécurisation des camps des réfugiés soudanais et déplacés tchadiens.

 

Selon les ONG, on compte actuellement 12 camps au Tchad abritant 400.000 réfugiés soudanais et 200.000 déplacés tchadiens. Les réfugiés soudanais ont quitté le Darfour fuyant les exactions des milices djandjawids, qui font en outre des incursions au Tchad voisin, provoquant le déplacement des dizaines de milliers de Tchadiens.

 

La force européenne, qui sera déployée au Tchad et en Centrafrique, aura pour mission d'assurer la sécurité de 350 policiers de l'ONU, ceux-ci ayant pour mandat d'encadrer 850 policiers tchadiens qui seront déployés autour des camps.

 

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a entamé lundi une visite de travail au Soudan, doit se rendre par la suite au Tchad où il doit s'entretenir avec le président Idris Deby Itno de la mise en place de la force européenne.

 

La Belgique est restée traumatisée par le massacre de 10 paras belges à Kigali en avril 1994, au lendemain de la mort du Président Juvénal Habyarimana dont l'avion fut abattu par un missile sol-air.

 

Bruxelles avait alors décidé de retirer ses troupes de la Mission militaire de l'ONU au Rwanda (MINUAR) et de ne plus envoyer des soldats dans ses anciennes colonies d'Afrique, dans le cadre des opérations de maintien de la paix de l'ONU.

 

Ainsi, la Belgique n'avait pas envoyé des troupes combattantes en RD Congo dans la cadre de la mission EUFOR-RDC, la force européenne de réaction rapide qui était chargée de sécuriser les élections présidentielle et législatives congolaises de juin à octobre 2006.

 

La Belgique avait envoyé seulement 58 techniciens militaires qui étaient chargés de la mise en oeuvre des avions sans pilote UAV (Unmaned aéreil vehicle).

 

21 pays de l'Union européenne avaient fourni des troupes à l'EUFOR-RDC, les plus forts contingents étant venus de France (1.500 hommes) et d'Allemagne (1.500 hommes).

 

Bruxelles - 03/09/2007

Publié dans L'AFRIQUE

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