Soro se dit "inquiet" mais déterminé à mener la Côte d'Ivoire à la paix

Publié le par romandie news

BOUAKE (Côte d'Ivoire) - Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro s'est dit dimanche "inquiet" de "l'escalade de la violence" mais a réaffirmé sa volonté de mener la Côte d'Ivoire à la paix et aux élections, lors de sa première déclaration depuis l'attentat qui l'a visé vendredi.

"Ce qui nous inquiète, c'est l'escalade de la violence, parce que tirer sur un avion n'est pas chose courante. C'est cela qui nous a fait peur", a affirmé M. Soro dans une déclaration diffusée par télévision nationale.

"La conquête de la paix s'apparente à une guerre. On était déterminé à mener la guerre de la paix quand elle a commencé. On a le devoir de continuer", a-t-il ajouté, en rappelant que son "objectif est d'emmener le pays à la paix, qui passe par des élections démocratiques et transparentes".

Le Premier ministre ivoirien s'exprimait à Bouaké (centre) au cours d'un échange avec une délégation du Rassemblement des républicains (RDR, opposition) venue d'Abidjan pour lui témoigner son soutien après l'attaque de vendredi.

L'avion qui transportait M. Soro, Premier ministre et secrétaire général de la rébellion des Forces Nouvelles (FN), et sa délégation a été attaqué à la roquette alors qu'il venait d'atterrir sur l'aéroport de Bouaké.

Quatre membres de la délégation de M. Soro ont été tués et une dizaine d'autres blessés.

"Je garde la sérénité. Je ne rentrerai pas dans la polémique sur cette affaire. La seule chose que je veux, c'est que la vérité éclate", a ajouté M. Soro.

Il a par ailleurs réclamé "une enquête internationale pour voir les défaillances dans le dispositif sécuritaire" de l'aéroport de Bouaké, géré en partie par l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci).

"Je fais attention à ma sécurité. Mais si un aéroport est sécurisé par l'Onuci, il n'y a (en principe) pas un lieu plus saint que ça!", a-t-il ironisé, en annonçant qu'il assurerait désormais la sécurité de ce lieu.

Il a indiqué que l'attentat a été "certainement étudié pendant longtemps", et confirmé que "des arrestations ont été faites et qu'un certain nombre de matériel a été pris sur les lieux". "Ce sont des gens qui ont quasiment passé la nuit là-bas parce qu'ils avaient à manger, des boites de sardines, du pain...", a-t-il souligné.

"La chance qu'on a, c'est (qu'à partir) d'une roquette, vous pouvez remonter au stock, et du stock vous pouvez savoir où ça été fabriqué et à qui on l'a vendu. Ce travail sera fait et on saura exactement ce qui s'est passé", a-t-il promis.

M. Soro a enfin estimé que "la catastrophe aurait été terrible" si l'attentat s'était produit le 5 juillet, date à laquelle le président ivoirien Gbagbo avait initialement prévu de venir à Bouaké pour une cérémonie de désarmement à laquelle il avait invité trois autres président africains.

M. Gbagbo a finalement annoncé samedi le report de cette visite, qui devait être sa première dans la moitié nord ivoirien, contrôlée par ses anciens ennemis des FN depuis septembre 2002.

M. Gbagbo, qui contrôle toujours le sud du pays, a condamné samedi l'attentat de Bouaké et affiché sa volonté de poursuivre le processus de paix engagé par l'accord qu'il a signé le 4 mars dernier avec M. Soro, devenu son Premier ministre quelques semaines plus tard.

(©AFP / 02 juillet 2007 00h10)

Publié dans L'AFRIQUE

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