Humanitaire : Des preneurs d'otages au Tchad et en Centrafrique disent viser la France

"Nous ne visons pas les ONG, nous ciblons la France", a déclaré Abou Mohamed Rizeigi qui se présente comme le porte-parole des "Aigles de libération de l'Afrique", un groupuscule obscur qui sert de paravent à des bandits, selon différentes sources proche du dossier.
"Nous voulons que la France change de politique dans la région", a-t-il ajouté.
Un journaliste de l'AFP a pu par ailleurs entrer en contact avec Laurent Maurice, un agronome employé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), enlevé dans l'est du Tchad le 9 novembre par des hommes armés dans le village de Kawa, à dix kilomètres de la frontière avec le Darfour soudanais.
"Je suis privé de ma liberté depuis 17 jours. Je vais bien", malgré les circonstances, a déclaré à l'AFP d'une voix frêle l'otage qui a affirmé être en contact avec sa famille via le CICR. "Je suis au Tchad", a-t-il ajouté, sans plus de détails.
Un haut responsable tchadien avait indiqué le 10 novembre, que les ravisseurs étaient retournés avec leur otage au Darfour, région de l'ouest soudanais en proie depuis 2003 à une guerre civile complexe et théâtre depuis mars dernier d'une vague d'enlèvements d'expatriés.
Le 13 novembre, une source proche de la Coordination nationale d'appui à la force internationale à l'est du Tchad avait indiqué que les ravisseurs avaient exigé une importante rançon en échange de sa libération.
Dans leur entretien avec l'AFP, les ravisseurs ont également revendiqué le rapt dimanche de deux employés français de l'ONG Triangle GH à Birao, ville du Nord-Est de la Centrafrique, près de la frontière du Darfour.
Un employé franco-britannique de la Croix-Rouge Internationale, Gauthier Lefèvre, a par ailleurs été enlevé le mois dernier par des hommes armés dans l'ouest du Darfour, près de la frontière tchadienne.
(©AFP / 26 novembre 2009 13h10)