République Centrafricaine : Saifee Durbar limogé
Cet homme d'affaires indo-pakistanais a été condamné par la justice française à 3 ans de prison ferme pour escroquerie. Il a fait miroiter à des investisseurs des rendements mirifiques puis il a fait main basse sur les fonds. Dans le dossier, on parle de sociétés fictives, de pierres précieuses et de banques à capitaux iraniens. L'affaire porte sur plusieurs millions de dollars. Lui se dit innocent. Aujourd’hui il vit à Londres. La France réclame son extradition mais le président Bozizé l'avait nommé ministre. Aujourd'hui, le chef de l'Etat choisit de s'en séparer.« Comment tolérer, s'insurgeait-on, qu'un escroc notoire, jugé et condamné comme tel par la justice française, se voit confier le département de la Coopération simplement pour bénéficier d'une immunité diplomatique alors que la France dépense chaque année plusieurs dizaines de millions d'euros pour aider la Centrafrique!»
Paris avait donc fait du limogeage de Saifee Durbar une question de principe. Difficile d'imaginer Saifee Durbar recevant à Bangui son homologue français Alain Joyandet.
Cette mise à l'écart intervient à la veille du conseil d'administration du FMI. Le dossier centrafricain sur l'initiative PPTE est inscrit à l'ordre du jour. Bangui a sans doute voulu marquer sa bonne volonté, mais une source bien informée précise que « ce geste ne saurait faire oublier d'autres problèmes notamment la récente adoption d'un code minier qui ne va pas », toujours selon cette source « dans le sens de la bonne gouvernance et du rétablissement économique de la Centrafrique ».
Joint par RFI à Londres où il vit, Saifee Durbar affirme qu'il n'est au courant de rien. La justice britannique doit se prononcer début juillet quant à son éventuelle extradition vers la France.