Centrafrique : 10 morts dans une attaque à Birao d'après l'ex-rébellion
BANGUI (AFP) — Dix personnes ont été tuées dimanche à Birao, dans le nord-est de la Centrafrique, lorsque des hommes armés ont attaqué un site d'une ex-rébellion, l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), deux semaines après un autre assaut, a déclaré lundi ce groupe à l'AFP. "On a dénombré pour la journée d'hier (dimanche) dix morts dans les rangs des assaillants", venus "de la frontière avec le Soudan", a affirmé Djarnib Ngrébaye, porte-parole de l'UFDR, engagée dans le processus de paix en cours en Centrafrique.
"Il y a eu trois blessés dans les rangs de l'UFDR", a-t-il ajouté.
Selon lui, l'attaque a été menée contre la base du groupe à Birao, qui avait déjà été la cible d'un assaut le 6 juin.
Joint par l'AFP, un militaire centrafricain basé à Birao a confirmé l'attaque qui, selon lui, a été repoussée. Le militaire n'a fait état que de six blessés: "trois éléments de l'UFDR et trois civils". Il a attribué l'attaque à "des éléments non identifiés".
"L'attaque a duré près d'une heure, mais les assaillants ont été mis en déroute. La situation est sous contrôle des Faca (Forces armées centrafricaines) et de l'UFDR", a-t-il ajouté.
Le porte-parole de l'ex-mouvement rebelle a assuré que les assaillants "étaient plus nombreux" que lors de la précédente attaque.
"La dernière fois, ils étaient une soixantaine, mais pendant l'attaque d'hier, ils étaient entre 120 et 150", a dit Djarnib Ngrébaye.
Interrogé sur l'identité des assaillants, il a affirmé qu'il s'agissait de "voleurs" et de "Kara", ethnie minoritaire dans l'UFDR et dont les membres contestent la direction de Zakaria Damane, chef du mouvement.
L'attaque du 6 juin avait déjà été attribuée à des Kara par des sources militaires, évoquant un règlement de comptes avec des Goula, majoritaires dans l'UFDR.
Selon des témoins, au moins 25 assaillants avaient été tués le 6 juin, ainsi que deux membres de l'UFDR.
Le 10 juin, un employé centrafricain du Comité international de la Croix-Rouge a été tué à Birao, et le gouvernement a ensuite ouvert une enquête, affirmant que ce "lâche assassinat" avait été "perpétré par des assaillants non identifiés" qui visaient des hommes de l'UFDR.
En avril 2007, l'UFDR a signé avec Bangui un accord de paix, s'engageant notamment à cesser les hostilités dans une large part du nord-est centrafricain dont elle contrôlait plusieurs localités. Un de ses responsables a fait son entrée en janvier au gouvernement sur recommandation d'un forum sur la paix dans ce pays.