CENTRAFRIQUE - CRISE POLITIQUE ET SOCIALE : LE RAS LE BOL DES CENTRAFRICAINS

Publié le par LE CONFIDENT

AU DELA DE LA MARCHE POUR LA PAIX ORGANISEE PAR LA SOCIETE CIVILE

 
L'histoire de la république Centrafricaine nous apprend qu'à chaque fois la société civile dénonce des abus par écrit ou à travers des manifestations, les différents régimes ne les exploitent pas en vue d'être à l'abris de l'instabilité politique ou des crises militaro-politiques.
La marche pour la paix organisée par la société civile notamment les catholiques, les protestants et musulmans, les syndicats, les organisations de défense des droits de l'homme, la presse, les artistes musiciens, les taximens, les handicapés etc. a été diversement appréciée.
 
Selon certains observateurs de la vie politique nationale, la société civile devait mobiliser des dizaines de milliers de participants à cette marche pour démontrer au pouvoir de Bangui qu'elle constitue une force et le contraindre à rectifier ses dérapages.

D'autres estiment que la société civile n'a pas pris du temps pour sensibiliser la population banguissoise en général et les animateurs de ces différentes composantes en particulier ces deux positions, fondées dans une certaine mesure n'ont cependant pas pris en compte quelques paramètres liés au contexte sociopolitique et économique.

En effet, l'observateur perspicace de la société centrafricaine sait qu'exceptée, la marche du 28 mars 2003 initiée par la concertation des partis politiques d'opposition (CPPO) pour démontrer la victoire du peuple sur le régime tyrannique de Ange Félix Patassé, toutes celles qui ont suivi avaient pour but de susciter et soutenir la candidature du locataire du Palais de la Renaissance ou réclamer la paix sans pour autant déterminer la responsabilité des uns et des autres dans les malheurs qui s'abattent sur la République Centrafricaine.

En initiant cette manifestation du vendredi 19 mai 2006, la société civile a tout mis en oeuvre pour qu'il n'y ait pas une récupération politique.
 
A travers le slogan « TU NE TUERAS POINT ; NON A LA REBELLION ;  NON A L'IMPUNITE ; NON A LA MAL GOUVERNANCE ;  DIALOGUE PERMANENT = PAIX », la société civile voulait réveiller la conscience des tenants du pouvoir et des rebelles sur la nécessité et l'urgence d'arrêter de tuer les centrafricains, de prendre les populations en otage, de protéger les criminels de sang, de gérer rigoureusement et dans la transparence les biens et deniers publics mais aussi et surtout d'entretenir et d'encourager le dialogue entre les forces vives de la nation.

L'absence des plus hautes autorités du pays au stade Barthélemy Boganda pour suivre les déclarations que devaient délivrer les religieux, les syndicats, les activistes des droits de l'homme, les artistes et les journalistes n'est qu'une preuve patente du refus de celles-ci d'accepter les critiques et suggestions concernant la gestion du pouvoir.
 
 Car, on ne peut pas comprendre que des invitations aient été adressées au chef de l'Etat, au premier ministre ainsi qu'au président de l'Assemblée Nationale et que toutes ces personnalités qui ont pratiqués la politique de la chaise vide, le jour de l'évènement.
 
 Au cas où ces invitations ne sont pas parvenues aux destinataires, on ne peut que déplorer le mauvais fonctionnement des institutions de la République.
 Aussi, on a remarqué l'absence des diplomates à cette marche de paix pourtant, des invitations leurs étaient adressées en bonne et du forme.
 
 Au cas où ceux-ci n'ont pas reçu leur invitation, on peut conclure que c'est par la mauvaise foi du département des Affaires étrangères.

En outre, le fait que la société civile n'ait pas drainé 100 à 200 mille personnes ne peut pas être interprétée comme un succès mitigé. L'on sait qu'au niveau de Bangui, les gens sont habitués à participer à des marches rémunérées par le pouvoir pour détourner l'initiative de ses objectifs.
 
 Pourtant, les défis à relever par le gouvernement sont nombreux et concernent particulièrement la formation des enseignants et du personnel médical et leurs intégrations dans la Fonction Publique pour qu'ils participent efficacement au développement du pays. C'est le sens même du message de compassion délivré par les confessions religieuses.
 
 La dignité humaine tirant son essence de la dignité d'enfants de Dieu figure en place d'honneur dans notre devise nationale. Unité, Dignité et Travail, ce sont trois vocables communs aux religions en harmonie avec le désir du cœur divin.
 
 Donc, un dialogue permanent constitue un pont que jette le pouvoir entre lui et le peuple qui chaque jour, se croit marginaliser car subissant les pesanteurs d'une gestion chaotique. A cause de l'instabilité politique permanent, on assiste à la détérioration du pouvoir d'achat des centrafricains lequel est venue achever la descente aux enfers et par conséquent consacre le règne de la médiocrité. Cette situation a dangereusement affecté le secteur des médias et des arts qui n'est pas prêt à sortir la tête de l'eau.
 
Les maux dont souffre le peuple centrafricain depuis le précédent régime jusqu'à l'actuel suffisent pour inciter les centrafricaines et centrafricains à se mobiliser pour extérioriser leur ras-le-bol.
 
 Le fait que les syndicats et organisations de défense des droits de l'homme aient maille à partir avec le régime de Bangui a contribué à la réticence de certaines âmes à participer à cette manifestation pacifique.


Lundi 22 Mai 2006
Jean Siopassa
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Publié dans ACTUALITES NATIONALES

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