CENTRAFRIQUE - DROITS DE L'HOMME : DEFENDRE LES DROITS DE L'HOMME AU PAYS DE BOGANDA N' EST PAS SANS RISQUES
Centrafrique: les défenseurs des droits de l'homme en Centrafrique sont en danger, a déclaré des organisations centrafricaines de défense des droits de l'Homme
BANGUI, 22 mars 2006 - Cinq organisations centrafricaines de défense des droits de l'Homme ont réclamé mercredi, lors d'une conférence de presse à Bangui, "une meilleure protection des défenseurs des droits de l'Homme en Centrafrique", qui sont, selon elles, en "danger".
Ces organisations affirment que le "pouvoir (...) a décidé de les mettre à l'index" en raison de leur engagement contre "l'impunité totale (...) désormais consacrée par le gouvernement centrafricain en faveur des auteurs des graves violations des droits de l'Homme". "De manière générale, les défenseurs des droits de l'Homme en Centrafrique sont en situation de danger", ont déclaré les dirigeants de ces cinq ONG qui dénoncent la mise en place d'un "dispositif" d'identification et de surveillance de leurs responsables.
Ces cinq ONG sont l'Action chrétienne contre la torture et pour l'abolition de la peine de mort (ACAT), l'Association des femmes juristes de Centrafrique (AFJC), la Ligue centrafricaine des droits de l'homme (LCDH), le Mouvement pour les droits de l'Homme (MDDH), l'Observatoire centrafricain des droits de l'homme (OCDH)).
"Aujourd'hui, à travers les discours officiels, on tente d'orienter cette violence contre les défenseurs des droits de l'Homme", ont-ils ajouté, qualifiant un récent discours du président François Bozizé d'"appel au crime contre les défenseurs des droits de l'Homme". Dans un discours en langue nationale sango, le 15 mars, le président Bozizé a fustigé les organisations de défense des droits de l'Homme qui accusent l'armée d'exactions dans la répression d'une attaque rebelle le 29 janvier contre la localité de Paoua (500 km au nord de Bangui).
"Ces bandes armées tuent nos soldats, et on nous parle des droits de l'Homme comme si nos militaires n'avaient pas le droit à la vie! Je trouve tout cela inadmissible et je soutiens mon armée normalement", a-t-il lancé