CENTRAFRIQUE - AFFAIRE SERGENT CHEF SANZE / LIEUTENANT KAPITA : LE GENERAL BOZIZE PREND CLAIREMENT PARTI
CPI: L'EPEE DE DAMOCLES PLANE SUR LA TETE DE BOZIZE
Répondant à une question de la journaliste française Carine Franck relative aux tristes évènements du 2 au 3 janvier 2006 dans le 4ème arrondissement, le Chef de l'Etat a déclaré ceci : ‘‘D'abord l'événement s'est produit parce que Sanzé a provoqué lui-même l'événement. C'est le fait d'avoir assassiné le Lt Yango Kapita qui a provoqué une réaction vive de ses frères d'armes, ce qui a abouti aux résultats que nous connaissons. C'est un problème qu'il faut résoudre avec beaucoup de tact pour pouvoir ramener le calme, la paix dans les quartiers concernés''.
Par cette déclaration, il faut noter que le Président Bozizé est enfin sorti de son mutisme sur cette regrettable situation. Il a fallu un peu plus d'un mois plus tard , en répondant à l'interview d'une consoeur de la radio étrangère pour que le Chef de l'Etat se prononce sur cette question qui allait réactiver les tensions existantes dans le 4ème arrondissement. Face aux propos du Chef de l'Etat, l'on est en droit se poser la question de savoir s'il est resté ignorant des circonstances de l'assassinat du Lt. Yango Kapita ou si aucun rapport ne lui a été adressé ? En disant que c'est Sanzé qui a provoqué l'événement, le Chef de l'Etat a voulu faire croire qu'il n'a jamais su que depuis le 15 mars 2003, le sergent-chef Jean-Claude Sanzé était activement recherché par les libérateurs parce que, tombé dans leurs filets, alors que celui-ci était en service en tant que aide de camp du Président de l'Assemblée nationale de l'époque, M. Luc Dondon Apollinaire Dondon Konamabaye, Sanzé a dû sauver sa vie grâce à son courage et sa vigilance.
Lors de leur marche sur Bangui le 15 mars 2003, les libérateurs avancent et embarquent Sanzé dans leur véhicule pour une destination inconnue où il allait certainement être exécuté, mais ayant senti le danger, il s'était éjecté du véhicule et a pris ses jambes au cou malgré des tirs nourris pour l'abattre.
Depuis lors, ce dernier a été toujours dans leur ligne de mire. Voilà pourquoi le Lt Yango Kapita, en mission commandée, avait commencé par enquiquiner le sergent-chef Sanzé dans un bar, puis a sollicité un renfort pour aller au domicile de ce dernier et procéder à son arrestation pour des raisons inavouées jusqu'à lors.
Depuis lors, ce dernier a été toujours dans leur ligne de mire. Voilà pourquoi le Lt Yango Kapita, en mission commandée, avait commencé par enquiquiner le sergent-chef Sanzé dans un bar, puis a sollicité un renfort pour aller au domicile de ce dernier et procéder à son arrestation pour des raisons inavouées jusqu'à lors.
L'on pourrait se demander si le Lt. Yango Kapita était muni d'un mandat d'arrêt contre le sergent- chef Sanzé ? Surtout que les dispositions de la loi centrafricaine ont prévu que les perquisitions au domicile d'autrui au-delà de 18 heures est proscrite.
Tout porte à croire que c'est une mission de commando qui a tourné au vinaigre. D'ailleurs cela s'est confirmé qu'un groupuscule d'hommes armés ont pu défier sans aucune opposition ni résistance, tout un service sensé être en charge de la protection et de la sécurité de tout prévenu, même criminel qui y est gardée à vue pour nécessité d'enquête.
Affirmer haut et fort que ce sont tous les frères d'armes de Yango Kapita qui ont eu une réaction vive qui a abouti à la mort de Sanzé, c'est confirmer vertement que ce que le peuple redoute: la division de l'armée nationale sur des bases ethniques voire claniques, ce qui est des plus graves lorsqu'on ne cesse de parler d'une armée nationale qui doit être unie, soudée par le seul terme ‘‘frères d'armes''. Et si les frères d'armes de Sanzé se soulevaient, quelle serait la situation de la cohésion sociale et de l'unité de l'armée ?
Les défenseurs des Droits de l'Homme que Bozizé accuse d'avoir observé le mutisme sur l'assassinat de Yango Kapita ont sans flairé ce roussi et ont défendu ce qui est défendable.
En tout cas, la déclaration du Chef de l'Etat dénote clairement qu'il privilégie encore l'idée et les agissements de la rébellion qu'il conduisait pour réaliser son coup de force ainsi que ceux qui l'ont aidé à prendre le pouvoir au détriment de ceux qui l'ont plébiscité par les élections.
D'ailleurs, la célébration prochaine à Mbaïki du 3ème anniversaire de son coup d'Etat démontre que le Général Bozizé nous gouverne en Président putschiste et non en un Président élu. Sinon, quelle est la signification réelle des festivités du 15 mars pour lesquelles on va mobiliser toutes les énergies et qui doit être célébrées à grande pompe ?
Mardi 14 Février 2006
Kpogbotchi
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