Centrafrique : Crise à l’université de Bangui
Les professeurs de l'enseignement supérieur en Centrafrique reprendront mercredi la "grève illimitée" suspendue mi-octobre, faute d'avoir obtenu le paiement d'arriérés de diverses primes promis par le gouvernement, a annoncé mercredi un syndicaliste. Ils avaient cessé le travail entre mi-août et mi-octobre, pour exiger le versement de 400 millions FCFA (600.000 euros) d'arriérés d'indemnités et d'heures supplémentaires pour 2005-2006, paralysant l'activité de l'Université de Bangui et ses annexes et faisant planer le spectre d'une année académique "blanche". Le mouvement avait été "suspendu" après le paiement de 188 millions de francs CFA et la promesse gouvernementale d'un versement hebdomadaire de 10 millions jusqu'à apurement du reliquat.
"La promesse de versement hebdomadaire (...) n'a pas été respectée.
Aucun centime n'a été versé", a déploré M. Beyong, "la balle se trouve désormais dans le camp du gouvernement qui doit sauver l'année académique. Les enseignants du supérieur (...) ont suffisamment fait de sacrifice".
Le fonctionnement de l'Université de Bangui est régulièrement perturbé par des grèves d'étudiants et d'enseignants. Ces derniers avaient déjà cessé d'enseigner entre septembre et décembre 2006, perturbant la fin de l'année académique 2005-2006 et empêchant la tenue de la session de septembre des examens.
L'Etat centrafricain, qui fait face à une grave crise financière et vient seulement de renouer avec les bailleurs de fonds, peine à payer de façon régulière ses 24.000 fonctionnaires, qui accusent six mois d'arriérés de salaires.