«Les enfants volés ont l'impression d'être de vulgaires marchandises»

Publié le par Le Temps

 
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Une journaliste française publie l'histoire vraie d'une fille volée à ses parents.

Une affaire qui rappelle le scandale de L'Arche de Zoé.
 
 
  Céline Giraud, Française d'origine péruvienne, a été adoptée par des parents français à l'âge de 16 jours. Jusqu'à 24 ans, elle a cru que ses parents biologiques l'avaient abandonnée, faute de moyens pour l'élever. Mais en retrouvant sa famille d'origine au Pérou en 2004, elle découvre aussi un terrible secret: tout comme 25 autres enfants péruviens, adoptés en France, en Suisse et en Hollande au début des années 80, Céline Giraud a été volée à ses parents. C'est cette histoire que raconte la journaliste française Emilie Trevert dans son livre.*

L'association qui a permis ces adoptions en France était un organisme autorisé pour l'adoption (OAA) agréé par l'Etat, contrairement à L'Arche de Zoé. Pourtant, au Pérou, l'intermédiaire local de cet OAA, Rayon de Soleil, n'avait aucune reconnaissance officielle et encore moins d'autorisation pour adopter.

Le Temps: Quelles réflexions vous inspire l'affaire de L'Arche de Zoé au Tchad?

Emilie Trevert: C'est malheureusement souvent dans des pays en guerre ou instables que des dérives de ce genre se produisent. Quand l'anarchie règne, il est plus facile de faire venir des enfants ou d'adopter, en faisant jouer l'urgence de la situation. Les ONG et associations partent toutes d'un bon sentiment, comme les croyances religieuses ou le côté «fardeau de l'homme blanc». Elles ont envie de sauver des enfants de la misère ou de la guerre. Ce qui est louable. Mais parfois, elles en oublient les règles les plus élémentaires, comme s'assurer que l'enfant est orphelin. Pour le Tchad et le Soudan, c'est différent, puisque l'adoption y est interdite.

- Sur le terrain, avez-vous eu connaissance d'autres cas d'ONG aux pratiques floues?

- Non, mais en enquêtant sur Rayon de Soleil, j'ai découvert qu'elle était soupçonnée de deux autres «trafics» d'enfants, dont l'un s'est déroulé en Centrafrique, pays voisin du Tchad. En 2002, après un coup d'Etat, 13 enfants ont été adoptés en France. Rayon de Soleil les faisait passer pour des orphelins du sida. Certains ont ensuite révélé à leur famille d'adoption qu'ils avaient des parents, en bonne santé. Seul l'un d'entre eux aurait réellement perdu ses parents.

- Comment ces enfants ont-ils pu passer la frontière?

- L'OAA a reçu le soutien du Ministère français des affaires étrangères - dont dépend la Mission de l'adoption internationale, MAI. Les enfants sont arrivés en France avec un simple laisser-passer de la MAI, mais sans papiers. La plupart des familles ont préféré garder le silence de peur de se voir enlever leurs enfants. Une seule d'entre elles a porté plainte pour escroquerie et abus de confiance quelques mois après l'adoption. Celle-ci a été un échec, l'aîné allait même jusqu'à menacer de mort ses parents adoptifs. Aujourd'hui, les deux enfants sont placés dans un centre d'aide social à l'enfance. En plus du drame psychologique, ils sont apatrides. Cela aboutit à des crises identitaires.

- Dans le cas de Céline Giraud, à quel âge a-t-elle commencé à se préoccuper de son identité?

- Elle a eu une enfance heureuse. Elle vivait dans une famille d'adoption modeste mais attentionnée. Son père adoptif a essayé de lui inculquer la culture péruvienne, mais elle n'a montré aucun intérêt jusqu'à 20 ans, âge auquel elle a eu sa fille. Elle a commencé à apprendre la culture péruvienne avant de sortir avec un petit ami péruvien. En février 2004, elle a décidé de retrouver ses parents biologiques. Son petit ami l'a aidée à retrouver ses parents au Pérou. Il lui a appris qu'elle avait été volée.

- Comment a-t-elle réagi?

- Au début, elle a cru à une blague, tellement c'était incroyable. Puis, comme elle avait elle-même une fille, elle s'est mise à la place de sa mère et a été horrifiée. Elle s'est apaisée dès le moment où elle a revu sa famille biologique. Au Pérou, elle a découvert qu'elle avait deux sœurs et un frère, en plus d'un père, qui vivent dans un bidonville, à côté de Lima. Aujourd'hui, elle les aide financièrement. Elle a trouvé un équilibre entre ces deux pays. Suite à la découverte de ce trafic, Céline a voulu retrouver les autres enfants volés. Mais elle a rencontré beaucoup de résistance de la part des familles d'adoption. Quelques adoptés ont souhaité connaître la vérité. Le choc fut assez violent. Ils se sentaient trahis, avec l'impression d'avoir été utilisés comme de vulgaires «marchandises».

Daniel Eskenazi
Samedi 03 Novembre 2007


*«J'ai été volée à mes parents». Quand l'adoption tourne au trafic, Editions Flamarion, 2007.

Publié dans INTERVIEWS

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G
<br /> <br /> Bonjour,madame,messieurs <br /> <br /> <br /> Vous serait-il possible de prendre contact avec s'il vous,car j'en suis sur mon histoire vous intéressera.Cela concerne 5 enfants a cette époque ages de 2 4 6 8 10<br /> ans volé a leur mère a la Martinique en 1956 et qui pendant des années des gens ont croire a leur mère que nous étions les 3 garçons mort dans un accident de<br /> car en montagne dans les Pyrénées.CELA FAIT PRES DE VINT TEMPS que nous nous battons mais nous avons l’impression de ne pas être entendu  par contre en 2009 cela a<br /> apparu au journal de la dépêche du midi au journal du 19h sur fr3 et a la Martinique a France Antilles voici mes coordonnés Grégoire germain 6chemin de la<br /> Ser juillan 65290 mon tel;06 43 25 44 91 et le 05 62 32 95 72 je vous remercie<br /> <br /> <br /> <br />
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K
Le meurtre d'une adolescente jette la lumière sur le trafic de bébés au PérouLIMA, Pérou - Lorsque le corps de Claudina Herrera a été découvert il y a près de cinq mois au bord d'une route, recroquevillée dans la position fœtale dans une boîte en carton, la cause du décès était évidente: le ventre de la femme enceinte de 18 ans était taillé grande ouverte, et son bébé était disparu.Quelques jours plus tard, sa fille prématurée se trouvait en soins intensifs d'un hôpital public, et la femme qui s'était présenté avec le bébé - couverte de sang et affirmant qu'elle lui avait donné naissance dans un taxi - a été arrêtée avec quatre autres personnes.Le meurtre de Herrera afin de voler son enfant à naître a choqué le Pérou et a servi comme un vilain rappel du début des années 1990, lorsque les nombreuses allégations de la corruption dans les procédures d'adoption avait conduit à une répression.Cela suggère également que l'industrie illégale est encore en plein essor: Dr. Luis Bromley, chef des enquêtes au bureau du Procureur général, a déclaré que les présumés auteurs appartiennent à l'une des au moins une douzaine de réseaux de trafic d'enfants au Pérou.La police péruvienne, en collaboration avec Interpol, le FBI et les enquêteurs de l'Espagne, la Colombie et ailleurs, dit qu'ils ont déjà brisé un prétendu réseau.Le mois dernier, un homme allemand et son épouse péruvienne ont été accusés d'avoir vendu un bébé pour 16870$ à une femme allemande, qui a été arrêtée avec l'enfant en Équateur.La police pense que, pendant plus d'un an, le couple avait acheté des nouveau-nés de femmes pauvres, et emmenait des des fonctionnaires corrompus des villes isolées de jungle pour délivrer de faux certificats de naissance.À la fin des années 1980 et au début des années 1990, le Pérou était célèbre pour ses adoptions relativement rapides et faciles. Les américains ont adopté plus de 720 bébés péruviens en 1991.Cela a changé après une série de scandales dans lesquels les enfants auraient été enlevés et des avocats et des juges ont été soudoyés qu'ils créent de faux documents.Un gouvernement péruvien honteux a créé un Secrétariat national des adoptions pour imposer de nouveaux codes tellement bureaucratiques et longs que le nombre des adoptions légales par des étrangers a chuté à seulement 92 en 2004.Des activistes disent les restrictions auraient tout simplement poussé l'industrie dans la clandestinité.Sandra Soria, directrice générale du Pérou à but non lucratif Institut de la petite enfance et la famille, dit qu'il est impossible de savoir combien d'enfants sont vendus chaque année, non seulement pour adoption, mais également pour le travail forcé et le commerce du sexe.Soria a déclaré le cas de Herrera a été un exemple classique de comment infiltrer sophistiqués anneaux de santé publique cliniques à la recherche de femmes vulnérables. Bromley a déclaré que derrière le cas de Herrera "il ne serait pas une, deux ou cinq personnes, mais plutôt une mafia".Qu'est-ce que le cas à part, c'est que Herrera se sont morts. "Pas de précédent similaire existe pour la mort de Claudina Herrera," a déclaré Bromley. "Ces mafias ne fonctionnent pas par le meurtre de femmes à obtenir des bébés."Les enquêteurs croient les assassins de Herrera avait un afin de combler "et ils urgence besoin d'une petite fille», a déclaré Bromley.L'autopsie a indiqué Herrera a été frappé sur la tête et brûlé sur la poitrine - un signe que défibrillateur pagaies ont été utilisés pour tenter de réanimer son, selon les rapports de police obtenu par l'Associated Press.Selon des rapports de police, Herrera a été l'un des cinq adolescentes enceintes dans une approche clinique par Ysabel Palacios, la femme qui enregistrée comme la mère du bébé et est désormais facturé à Herrera de meurtre.Palacios, 31, aurait coûté à être un "coordinateur" de Lima la prestigieuse Hogar de Madre naissance clinique, et a proposé d'inscrire Herrera et les autres filles, tous dans leur dernière trimestres, dans un programme prénatal gratuit pour les nécessiteux.Palacios déclaré à la police les adolescents sont de confusion avec un autre de sa femme qui a offert la gratuité des soins médicaux et a promis de trouver des "parrains étrangers de fournir une aide" dès que les bébés sont nés.Elle a toujours refusé Herrera réunion et a dit elle a prononcé sa propre petite fille dans un taxi.Mais un examen médical a déterminé que Palacios avait pas donné naissance, et les dossiers médicaux ont montré qu'elle avait subi une ligature des trompes.Lorsque la police face son avec leurs preuves, Palacios admis avoir appelé la maison de Herrera. Mais, dans une déclaration écrite à la police, obtenu par AP, elle a insisté sur le fait que elle était enceinte, et a dit, elle aussi, a été victime de l'anneau.Palacios déclaré à la police elle-même et Herrera ont été recueillis par Diana Rivas, une infirmière en obstétrique, en apparence pour un rendez-vous au Foyer de Madre. Palacios, elle a affirmé dans la main-d'œuvre dans le taxi et a commencé l'hémorragie, et que juste avant de perdre conscience, elle a vu le conducteur grève Herrera sur la tête avec un pneu de fer.Palacios a dit qu'elle s'est réveillée et a remis un enfant qu'elle considérait comme la sienne. Tests d'ADN a révélé plus tard le bébé à être Herrera.Rivas refusé participant à Herrera de meurtre mais a reconnu la préparation d'une histoire de visites prénatales pour Palacios.Palacios est en prison avec quatre complices présumés: son petit ami, ex-mari, Rivas et un travailleur social clinique.La mère de Herrera petit ami, Pilar Villavicencio, contribue à élever le bébé fille. Ils demandent son Fabiana Antonella - le nom choisi par Herrera avant d'être tuée.http://fait-en-coree.blogspot.com/2008/09/teens-murder-casts-light-on-baby.html
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