L’heure est à la restitution des objets artistiques du patrimoine culturel africain, selon un anthropologue centrafricain

Publié le par A.P.A

anti_bug_fck

APA Bangui (Centrafrique) L’anthropologue centrafricain, Louis Baïnilago, professeur à l’Université de Bangui, a déclaré que l’heure est désormais à la restitution des objets artistiques du patrimoine culturel africain emportés en Occident, dans son intervention à l’occasion de la célébration de l’édition 2007 de la journée Eric de Dampierre.

"Pour moi, l’heure est à la restitution des objets artistiques du patrimoine culturel. Il faut que ça se passe", a indiqué M. Baïnilago, soulignant qu’"un objet d’art est une ultime surexistence de l’être humain appartenant à l’humanité tout entière".

"C’est un patrimoine de l’humanité. Mais évidement, un processus de patrimonialisation est en cours, depuis la moitié du 20ème siècle, qui fait que par l’objet artistique, on arrive par une quête identitaire, à une reconnaissance à travers l’objet artistique", a-t-il expliqué.

"Cela s’est passé en Amérique du Nord à propos des populations indiennes qui ont fait du patrimoine culturel, des droits culturels, des droits de revendication, et qui ont réussi à acquérir, à se faire restituer ce patrimoine" , a-t-il poursuivi.

"Nous Africains également, nous devons nous en inspirer par des négociations tout a fait justifiées, objectives et sereines, et amené nos partenaires occidentaux à être sensibles à cette revendication et à nous restituer ces objets", a-t-il dit.

"Cela fait partie de nous mêmes, un reflet historique de parcours qu’ils ont suivis et ça deviendrait un miroir réciproque à travers lequel africains et occidentaux se mirent", a ajouté l’anthropologue centrafricain.

Le Pr Baïnilago a observé que depuis les indépendances se pose la question des ressources, du retour aux sources, aux valeurs traditionnelles, un mouvement qui tend justement à revendiquer les patrimoines culturels artistiques africains qui ont été exportés en occident.

L’anthropologue français, Bruno Martinelli, s’est, quant à lui, interrogé sur l’absence de la RCA aux expositions internationales.

"Comment se fait-il que la RCA ne soit quasiment pas représentée dans les expositions internationales"? A-t-il interrogé.

"A la différence des pays voisins tels que le Cameroun et la RD Congo qui ont des patrimoines artistiques traditionnels, c’est-à-dire que, malgré la fuite d’un certain nombre d’objets, il y a des productions permanentes qui remplacent les objets qui sont partis",a-t-il dit.

"Nous pensons collectivement qu’une prise de conscience, aussi bien politique que culturelle, est nécessaire, qu’il faut valoriser le patrimoine. C’est une source de prospérité", a affirmé M. Martinelli.

Selon l’anthropologue français, les projets en patrimoine sont aussi importants économiquement que les projets en développement.

Il a expliqué que le patrimoine centrafricain avait été dispersé à la fois par l’action successive de prélèvement des missionnaires, des administrateurs, des collectionneurs, des marchands (...).

Le Pr Martinelli a déclaré qu’il a eu, dans le pays, des campagnes assez massives de destruction, dans le contexte des religions importées, aussi bien le christianisme que l’islam.

"Ce sont les causes principales de la situation actuelle", a-t-il conclu.

Les manifestations de la journée Eric de Dampierre 2007 ont démarré vendredi 25 mai à l’Alliance française de Bangui.

L’évènement est placé cette année sous le thème "les artistes contemporains Centrafricains face à la création et aux mythes traditionnels".

 

anti_bug_fck

Publicité

Publié dans CULTURE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article