Centrafrique - Dialogue Politique : ANDRE KOLINGBA PAS INTERESSE PAR LE PRE-DIALOGUE TRIPARTITE

Publié le par le confident

 
L'ancien président centrafricain, André Kolingba
« Nous, Ange Félix Patassé, contraint, arbitrairement à l'exil à Lomé (République Togolaise) et dans l'intérêt supérieur du Peuple Centrafricain trahi, meurtri, déshumanisé, éhontement spolié et réfugié sur son propre territoire national d'une part et surtout en vue d'éviter la répétition des simagrées du passé sans lendemain porteur d'espoir et d'espérance d'autre part, prenons solennellement l'initiative devant l'opinion nationale et internationale, d'inviter les principaux Acteurs de la vie politique nationale : André Kolingba, François Bozizé et Moi-même, pour une rencontre directe entre nous trois (3)…
Cette rencontre tripartite au sommet, ultime et historique pour transcender nos malentendus et nos divergences si profonds soient-ils afin d'extirper nos rancoeurs inutiles et nuisibles, syndrome de toutes les crises militaro-politiques récurrentes dont souffre le peuple centrafricain, est la voie de sagesse pouvant amorcer le véritable et l'incontournable Vrai Dialogue national Sans exclusive que nous appelons de tout cœur en réponse à l'attente légitime du Peuple centrafricain et de ses vrais amis…».
Telle est la quintessence de la déclaration N°001/01/007 signée par Ange Félix Patassé à Lomé au Togo en date du 30 janvier 2007.
Un appel à concertation émanant de l'ex président centrafricain Ange Félix Patassé qui brise ainsi son silence quasi monastique sur l'actualité politique nationale.
Connaissant bien la personnalité de Ange Félix Patassé visiblement atteint par le virus du pouvoir, l'on pourrait véritablement douter de la sincérité de cet appel à concertation.
Le Groupe des Sages à qui le président François Bozizé avait confié la mission de prendre les contacts nécessaires quant au dialogue politique sollicité par toutes les couches de la société centrafricaine afin qu'il avise, avait conclu sur la nécessité d'une rencontre tripartite entre les présidents André Kolingba, Ange Félix Patassé et François Bozizé.
Cet appel a été diversement apprécié par les différents acteurs de la scène politique nationale.
Pour certains analystes, ces trois leaders ont des comptes à se rendre et qu'ils sont à l'origine des malheurs qui s'abattent sur le peuple centrafricain et qui freinent son plein épanouissement économique et social.
Dans le camp du président François Bozizé, on estime que cette rencontre tripartite sollicitée par Ange Félix Patassé en prélude au dialogue politique n'a pas sa raison d'être car chantonnent certains griots de la majorité présidentielle que le pays n'est pas en crise et que le dialogue permanent se tient à l'Assemblée Nationale entre les députés de la majorité parlementaire et ceux de l'opposition. Bref, chacun a sa perception de la chose.
Cependant, dans le camp du Général d'Armée André Kolingba dont la personnalité continue de hanter tous les régimes politiques centrafricains, on estime aussi que la rencontre tripartite émanant du barbu national en exil au Togo n'est pas fondée pour diverses raisons.
Selon des sources concordantes, le Général d'Armée André Kolingba n'est pas prêt à accepter ce trilogue au motif que du haut de la tribune du dialogue national en 2003, il avait déjà demandé solennellement pardon au peuple centrafricain pour tous les torts qu'il leur a commis dans l'accomplissement de sa mission à la tête de l'Etat centrafricain, c'est-à-dire de 1981 à 1993.
Ensuite, que le leader charismatique du Rassemblement Démocratique du Centrafricain (RDC) n'a pas de problèmes particuliers avec le président François Bozizé qui, après son coup d'Etat du 15 mars 2003 lui a demandé de rentrer au pays en lui faisant recouvrer tous ses droits.
Aussi, d'autres sources ajoutent que André Kolingba avait déjà en 2001, c'est-à-dire après le coup d'Etat manqué du 28 mai 2001 dont il a revendiqué la paternité, essayé de rencontrer sur un terrain neutre, le ministre de la défense de l'époque Jean Jacques Demafouth pour des mises au point mais, celui-ci aurait refusé. De même, pendant tout le règne de l'ex président Ange Félix Patassé, celui-ci avait catégoriquement refusé de s'ouvrir au dialogue avec tous les protagonistes de la crise centrafricaine mais, pourquoi ce brusque revirement ?
Enfin, toujours selon nos sources, le Général Kolingba aurait déclaré qu'il ne faut pas que les présidents centrafricains prennent tout le temps, le peuple centrafricain en otage pour décider en lieu et place de celui-ci qui est souverain car, il ne faudrait pas que lesdits présidents pensent que c'est par eux seuls que viendra le salut du peuple centrafricain.
Le peuple dans le cas d'espèce agit en toute souveraineté et son vœu qui est le dialogue politique inclusif devrait être respecté afin de solutionner de manière durable, les problèmes qui minent la République Centrafricaine.
Eu égard à tout ce qui précède, les parties conviées par l'ex président Ange Félix Patassé pour un pré-dialogue tripartite ne sont pas intéressées par cet appel et la voie de sagesse prônée par Patassé aura encore du chemin à faire.
Il est évident que les trois Chefs d'Etats suscités sont responsables à différents niveaux de la situation dramatique et chaotique dans laquelle est plongé le peuple centrafricain en ce moment.
Laissant derrière eux des arriérés de salaire insoutenables, ils ont été aussi à l'origine des multiples violations des droits de l'Homme et des libertés dans le pays.
On se rappellera volontiers des agissements cannibales des Banyamulenges de Jean-Pierre Bemba appelés en rescousse par lé président Patassé pour dit-on éteindre le feu qui couvait dans la maison. Au lieu de se contenter de cela, ces banyamulenges se sont rendus coupables des viols avec toutes leurs conséquences, l'humiliation des hauts gradés de l'armée nationale, le pillage des sociétés et institutions de la place. Le barbu national avait déclaré haut et fort sur les ondes de Radio France Internationale qu'il ne regrettait rien de tout ce qui est arrivé à son peuple, poussant l'outrecuidance jusqu'à affirmer que les banyamulenges vivaient en harmonie avec la population centrafricaine.
Après le coup d'Etat du 15 mars 2003, les soi-disant libérateurs devenus destructeurs, bourreaux nous ont fait voir de toutes les couleurs et les stigmates de leurs entreprises macabres sont encore vivaces dans les esprits.
Ils ont pillé, détruit, volé, tué sans être inquiéter puisqu' une impunité royale leur est garantie car étant des « intouchables ».
Bref, André Kolingba n'adhère pas à la volonté du barbu national dont l'exemple de refus catégorique de dialoguer est en train de faire école en Centrafrique avec les nouvelles autorités qui préfèrent des accords parcellaires avec les mouvements rebelles qui écument le Nord au lieu d'un dialogue inclusif.

Jeudi 19 Avril 2007
Fleury _ K

Publié dans ACTUALITES NATIONALES

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