Bulletin d'Information Humanitaire République Centrafricaine (RCA) 19 - 28 mars 2007

Publié le par reliefweb

Birao, le spectre

Après les affrontements survenus le 03 mars entre les militants de l'UFDR et les forces gouvernementales, une équipe des Nations Unies s'est rendue le 20 mars à Birao située au nord-est de la République Centrafricaine.

Le coordonnateur humanitaire, Toby Lanzer qui a conduit la mission s'est dit choqué par les images qu'il a pu voir. Ses propos : « Les Nations Unies n'ont jamais vu une ville en RCA où 70 pour cent des maisons ont été incendiées. L'impact de cela sur la vie de la population ne peut être exagéré ».

Avant les combats, on dénombrait près de 14.000 personnes à Birao, la population est estimée par les Nations Unies à 600 habitants, les autres s'étant refugiés dans la brousse pour fuir la violence, certaines familles (363, source du UNHCR) ayant pris la route du Soudan pour y trouver refuge.

Autre constat de l'équipe onusienne, les écoles et les hôpitaux ont été détruits et pillés durant les combats.

Pour évaluer de manière plus détaillée la situation humanitaire de la ville qui est préoccupante, une seconde équipe composée des agents des Nations Unies et ONG s'est rendue sur les lieux. Les humanitaires ont fait les mêmes constats que ceux qui les ont précédés, c'est-à-dire une ville presque vidée de sa population. « La population est traumatisée, affirme un instituteur nommé Jean-Luc Salaboy. Elle reviendra dès qu'elle aura l'assurance du rétablissement de la paix et de la stabilité. ». En fait, M.Salaboy a rouvert son école à Birao deux semaines après les combats, mais il n'y a que 70 élèves sur 300 dans les classes.

Afin d'aider et de faciliter le retour de la population, l'UNICEF enverra dès le mercredi 28 mars, des équipements médicaux, du matériel scolaire ainsi que des fournitures de base pour aider au moins 300 familles affectées.

Les déplacés internes en RCA

Il y a 212.000 déplacés internes et 70.000 personnes qui se sont refugiés au Cameroun et au Tchad. A cela, s'ajoute le récent déplacement d'au moins 2.000 personnes qui ont fui la ville de Birao pour se refugier à Um Dukhun au sud Darfour.

VIH/SIDA et nutrition

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) en partenariat avec l'ONUSIDA réaffirme son engagement dans la lutte contre le VIH/SIDA en RCA en organisant un atelier sur le thème : VIH/SIDA et nutrition.

L'aide alimentaire et la nutrition sont des éléments importants de la prise en charge thérapeutique des malades du sida. Les composants alimentaires sont essentiels au renforcement du système immunitaire.

En 2006, le PAM a délivré une assistance alimentaire à environ 30.519 personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA en République Centrafricaine. Les bénéficiaires sont principalement reparties dans les préfectures de l'Ombella-M'Poko, Ouham, Ouham- Pende, la Ouaka, la Hautte-Kotto, Nana-Mambéré, la Mambéré-Kadei, Lobaye, Mbomou, Sangha et Nana-Gribizi.

Les groupes des bénéficiaires sont principalement:

- Les femmes enceintes et celles qui allaitent.

- Les personnes sous anti retro viraux (ARV)

- Les personnes atteintes du sida n'ayant pas accès aux ARV.

- Les tuberculeux pour les encourager à suivre le traitement et augmenter le taux de guérison.

Action en cours

Santé

MSF Espagne/Belgique a fait une mission exploratoire sur l'axe Kabo-Moyene-Sido et est en train de définir une stratégie opérationnelle pour le poste de santé de Bokayanga (17 kilomètres de Kabo) et pour celui de Moyene-Sido.

MSF lance également une clinique mobile qui sera fonctionnelle 4 jours par semaine sur l'axe Kaga Bandoro-Ouandago et appuiera une fois par semaine le dispensaire de Caritas située dans la ville de Kaga-Bandoro.

Retour de mission

Après une première évaluation en décembre 2006, puis une seconde en février 2007 sur les axes Bataganfo-Kabo et Kabo-Ouangago, l'ONG française Solidarités décide d'assister la population déplacée de cette région en distribuant des vêtements et du savon (en partenariat avec l'UNICEF et le HCR).

En mars, Solidarités installe sa base opérationnelle dans la capitale et une équipe permanente à Kabo. Présente dans cette partie du pays depuis le 18 mars, l'organisation a pu compléter les indicateurs de vulnérabilité obtenus lors de leurs missions précédentes. Ces indicateurs s'articulent autour des secteurs tels que l'eau et la sécurité alimentaire. L'enquête a pu être réalisée autour des campements des personnes déplacées.

Principales informations relatives à l'hygiène de l'eau des populations déplacées :

- 55% des populations déplacées ont accès à un point d'eau potable

- 40% des populations déplacées utilisent des puits traditionnels non potables

- 5% des populations déplacées utilisent les marigots, ruisseaux ou les rivières non potables

- 27% des familles disposent de récipients en quantité suffisante

- 0% font bouillir l'eau avant de la boire

Solidarités affirme que la sécurité alimentaire des personnes déplacées est inquiétante. Presque toute l'économie alimentaire sur les deux axes est basée sur la production agricole puisque la circulation des produits sur les deux axes reste faible.

- 45% des villageois mangent 2 fois par jour et 55% 3 fois par jour

- 41% des personnes déplacées mangent une fois par jour, 23% mangent deux fois par jour

Si vous souhaitez soumettre des informations pour la prochaine édition, ou si vous avez des questions ou des commentaires sur ce bulletin, veuillez s'il vous plait contacter: UN OCHA RCA | Gisèle Willybiro gisele.willybiro@undp.org (courriel) | +236 54 90 31 (portable)

Humanitarian Community Partnership Team | République Centrafricaine | Intranet www.hcpt.jot.com

Publié dans ACTUALITES NATIONALES

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