République Centrafricaine : Abel Goumba est mort
Cet ancien agrégé de médecine s'oppose ensuite à tous les régimes, de Jean-Bedel Bokassa à Ange-Félix Patassé, en passant par le général Kolingba et son éternel rival David Dacko. Pour ses convictions, pour son combat en faveur du multipartisme et de la démocratie, il a connu l'exil et a même fait plusieurs séjours en prison.
Le coup d'Etat du 15 mars 2003 marque un tournant. Abel Goumba abandonne alors son image d'« éternel opposant » et accepte de diriger le gouvernement de réconciliation nationale, apportant ainsi sa caution morale au président autoproclamé François Bozizé.
« Monsieur mains propres »
Confronté aux réalités du pouvoir dans un pays exsangue, ravagé par une décennie de crises politico-militaires, « Monsieur mains propres » échoue : Il ne parvient pas à payer les fonctionnaires et à lutter contre les détournements.
Limogé assez brutalement en décembre 2003, il avait été immédiatement nommé au poste honorifique de vice-président, avant de devenir médiateur de la République. Son image s'est alors ternie sans s'assombrir totalement. Ce matin, le vieux lion est mort. La Centrafrique est en deuil.