Centrafrique : des rebelles affirment avoir affronté l'armée, qui dément
LIBREVILLE - Un groupe rebelle qui a récemment fait son apparition en Centrafrique, la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), a affirmé que de "violents combats" l'avaient opposé vendredi à Ndélé, dans le nord-est du pays, aux Forces armées centrafricaines (Faca).
Interrogée par l'AFP, l'armée de Bangui a démenti l'existence de ces affrontements, dans ce pays enclavé d'Afrique centrale dont les principales rébellions sont engagées dans un processus de paix.
"Des violents combats ont eu lieu vendredi pendant deux heures", a déclaré le porte-parole du CPJP, le colonel Charles Massi, estimant qu'il était "difficile de donner un bilan".
"Nous avons eu deux blessés dont un grave. Les Faca, qui ont eu de nombreuses victimes, sont reparties avec leurs blessés et leurs morts", a-t-il poursuivi, joint au téléphone depuis Libreville.
Selon le colonel Massi, ancien ministre d'Ange-Félix Patassé, le chef de l'Etat renversé en 2003 par l'actuel président François Bozizé, les Faca ont attaqué pendant une "trêve" décrétée par la CPJP à l'occasion de la mort de l'épouse du président gabonais Omar Bongo, médiateur pour la paix en Centrafrique.
La CPJP a fait son irruption sur la scène centrafricaine début 2009, lors de combats à Ndélé en janvier, qui avaient poussé 6.000 personnes à se réfugier au Tchad, puis en revendiquant une attaque menée le 13 février contre une unité d'élite de l'armée à Bossembélé (160 km au nord de Bangui).
Dans un communiqué, le groupe armé affirme vendredi que "ces affrontements (portaient) un cinglant démenti (...) au ministre Cyriaque Gonda, porte-parole du gouvernement qui, le 28 février 2009, alléguait qu'il n'y avait plus de factions rebelles sur le territoire national".
La Centrafrique tente de sortir de plusieurs années de rébellions, mutineries et coups d'Etat.
Les principaux groupes rebelles ont participé en décembre à un forum pour la paix avec le gouvernement à Bangui, le "Dialogue politique inclusif". Une partie des rebelles ont toutefois récemment remis en question leur adhésion à ce processus.
La CPJP réclame "l'ouverture immédiate et sans conditions des négociations de sortie de crise" après, selon elle, l'échec du forum de décembre.
Le groupe armé demande aussi "la dissolution du gouvernement formé le 19 janvier" sur recommandation du "Dialogue", en l'accusant d'être une équipe "de campagne" pour François Bozizé en vue de l'élection présidentielle de 2010.