Guinée - Centrafrique : le représentant de l'ONU quitte son poste pour créer un parti

Publié le par Afp

BANGUI (AFP) — Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, le Guinéen François Lonsény Fall, a annoncé jeudi à l'AFP qu'il démissionnait et quittait Bangui jeudi pour Conakry, afin de créer un parti politique dans son pays.

"Je quitte la Centrafrique pour des convenances personnelles. (...) Je rentre en Guinée pour créer avec certains amis un parti politique", a déclaré M. Fall, 60 ans, qui était depuis août 2007 chef du Bureau d'appui des Nations unies pour la consolidation de la paix en Centrafrique (Bonuca).

Il avait été nommé pour un mandat de quatre ans, en remplacement du Sénégalais Lamine Cissé.

L'ex-ministre des Affaires étrangères (2002-2004) et ex-Premier ministre (2004) guinéen n'a pas souhaité fournir de détails sur le parti qu'il co-créera.

"Il y a encore quelques formalités à remplir sur place. J'estime que c'est encore trop tôt pour en parler", a-t-il expliqué. La presse guinéenne annonce depuis plusieurs semaines qu'il créera le "Front uni pour la démocratie et le changement".

Evoquant son action à la tête du Bonuca, il a parlé d'un "bilan mitigé".

"Les hommes politiques centrafricains doivent comprendre que la politique est une chose mais l'amour du pays doit dominer le débat politique. Le pays doit être au centre de leurs préoccupations et il faut éviter la guerre", a-t-il déclaré.

M. Fall "s'est montré disponible et a apporté une contribution considérable à la tenue du Dialogue politique inclusif", un forum ayant rassemblé en décembre 2008 à Bangui le pouvoir, l'opposition, la société civile et les rebelles centrafricains, a commenté un responsable gouvernemental à l'AFP.

M. Lonseny Falla a également participé à la signature par les deux principales rébellions d'un accord global de paix sous l'égide du Gabon, en juin 2008 à Libreville.

Selon la presse locale, il a fait ses adieux mardi au président François Bozizé. Il avait présenté sa démission au secrétaire général de l'ONU après le décès, en décembre, du président Lansana Conté suivi de la prise du pouvoir par une junte.

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La French Africa                            Par : Y.Mérabet<br /> L’actuelle crise Franco-nigériane dévoile que  le problème du Sahara Occidental est lié  purement et simplement une affaire d’uranium. Le feu roi Hassan II du Maroc en savait plus.<br />  <br />      C’était déjà, au début de l’année 1981, que le spécial uranium de la Gazette Nucléaire (N° 41/42) révélait une lettre d'un conseiller de la CEE en Afrique qui montrait l'état d'ignorance quasi complet du président du Niger de l’époque sur les causes de la crise du marché de l'uranium et donc de la baisse de la rente versée à l'État nigérien. De cette ignorance, les dirigeants nigériens sont en grande partie responsables, pour ne pas s'être donné les moyens de contrôler le marché de cette substance et même de ne pas s’avoir son utilisation et maitriser sa destination. Mais cette ignorance était voulue et bien acceptée par les responsables français. En témoigne le compte rendu de la déclaration de M. Taranger, ex-directeur de production du CEA (Centre de l’Energie Atomique), à la rencontre internationale des producteurs d'uranium, à Paris, les 20 et 21 avril 1968, rencontre qui devait aboutir à la création du Cartel de l'Uranium.      Au sujet de l'attribution des quotas pour la France, «M. Taranger, parlant pour URANEX, dit: « (...) Les officiels nigériens ont écrit aux autorités françaises pour obtenir une capacité de production supplémentaire d'uranium nigérien de 1.000 tonnes par an à partir de 1974. Les Français ont accepté avec regret, mais vont essayer de reporter d'un an la mise en production pour des motifs techniques.» Puis, constatant un certain nombre de désaccords entre producteurs d'uranium (résolus par la suite), «M. Taranger hésitait à accepter la poursuite de nouvelles rencontres (... entre producteurs d¹uranium), signalant qu'il y avait un danger de voir le nombre des parties prenantes proliférer. Jusqu'ici, les Français avaient réussi à exclure les représentants du Niger et du Gabon, mais il n'était pas certain que cette position pourrait être maintenue». Par la suite, le Cartel est ancré, les productions du Niger et du Gabon apparurent sous la dénomination de «French Africa» dans les documents internes de cette organisation. Dans le même temps, le gouvernement français a eu une politique militaire réaliste: il concentre ses efforts sur les forces d'intervention extérieures destinées à protéger les  zones d'approvisionnement africaines.      Le Niger, où se trouve l'essentiel de des intérêts miniers français, est doté d’une armée de 3500 hommes: 2800 dans l'armée de terre, 400 déguisés sous forme de coopérants techniques pouvant rejoindre les casernes à tout moment, 120 dans l’armée de l’air (8 avions de chasse et 6 hélicoptères pour la surveillance),  sans char. Trois puissants voisins à surveiller qui peuvent rendre amères les relations passionnelles entre le Gouvernent Nigérien et la France: la Libye, dont les ambitions territoriales sont connues, dispose d'une grande armée; le Nigéria, qui lorgne aussi vers le Niger, a la plus grande armée d’Afrique; l'Algérie, leadership du continent africain et qui trace son axe de développement vers l'Afrique noire par le Niger.       Il s'agit pour la France de protéger non seulement le Niger ou elle puise l’essentiel de ses ressources énergétiques, mais aussi d’espionner les pays qui l'entourent, afin de détecter toute menace de déstabilisation qui pourrait avoir des effets communicatifs et nuisibles aux intérêts politico-économiques français. D'autre part, l'expansion des programmes nucléaires nécessitera l'exploitation d'un nombre de plus en plus grand de gisements. Il est donc nécessaire de protéger les découvertes minières des diverses sociétés françaises: ainsi en est-il des intérêts des producteurs au Sahara occidental et au Maroc, aux zones de prospection de Total, PUK en Mauritanie, de celles de la COGEMA au Mali et en Guinée, des intérêts définis au Niger, au Tchad, au Sénégal, au Zaïre, en Centrafrique ou même en Angola, le champ à couvrir par les avions de reconnaissance et de combat de  l'armée française est vaste. Et il ne s'agit pas seulement de préserver ces intérêts pour le long terme, mais surtout, peut-être, d'organiser la production. Les découvertes existantes et potentielles étant largement supérieures aux besoins de la consommation, il faut limiter le rythme d'ouverture de nouvelles mines, malgré les pressions des insouciants responsables des pays possesseurs de gisements africains. Les documents internes du «Cartel de l'Uranium» narrent par le menu quels artifices les responsables français ont dû employer pour limiter la production du Niger. Mais aujourd'hui, plutôt que de perdre ces intérêts dans les nouveaux gisements en cours d'ouverture dans ces pays (la concurrence est vive avec les autres sociétés européennes et surtout américaines et japonaises), la COGEMA a dû se résoudre à prendre de nouvelles et fortes participations dans les futures exploitations, opérant par manque de capitaux ces possibilités de diversification en direction d'autres pays. Il fut difficile au gouvernement de faire revenir l'empereur Bokassa sur sa volonté de confier les intérêts miniers français dans l'uranium centrafricain à une société étrangère, tout en repoussant d'année en année la mise en exploitation du principal gisement... On connaît aussi les demandes réitérées du Mali pour la mise en valeur des gisements découverts par la COGEMA sur son propre sol. Mais la palme d'or revient au roi Hassan II qui joue alternativement Américains et Français (et même parfois les Soviétiques) pour l'exploitation de l'uranium contenu dans les phosphates, en échange d'un appui diplomatique et militaire dans la guerre qu'il mène au Sahara occidental, son fils suit ses traces. <br /> <br /> Des clauses contractuelles favorisant les compagnies françaises                                                                                                              Les accords portant sur l'exploitation de l'uranium dans le tiers monde ont ceci de commun:      - aucun retour financier minimum dans le pays hôte;      - aucun contrôle du pays hôte sur le développement de l'exploitation (rythme d'exploitation des mines, clients);      - pas de liens avec le reste de l'économie du pays hôte;      - absence de contrôle sur les effets sanitaires et écologiques de l'extraction et du traitement du minerai.(lire article Y.Mérabet ‘Le Quotidien d’Oran’ du 07/10/2008).     Au Gabon, un des derniers accords de recherche et d'exploitation qui a été signé (permis de Boué entre l'État gabonais, la COGEMA et Union Carbide Corporation), l’opérateur a eu des facilités inouïes:      - exonération de taxe pendant 7 ans;      - droits de douane et redevance limités à 50% de la production;      - 10% de participation dans le projet pour le gouvernement, etc.      Cet accord est semblable à celui conclu pour l'exploitation du gisement de Mounana avec la CFMU et la COGEMA. Mais c'est à l'État gabonais d'investir pour la construction du chemin de fer, «le transgabonais», qui permettra d'apporter les matières premières nécessaires à l'exploitation et au traitement du minerai, une manière néo-colonialiste d’endetter l’Afrique.
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