CENTRAFRIQUE - BONNE GOUVERNANCE : INTÊRÊT SUPERIEUR DE LA NATION OU INTÊRÊTS D'UNE MAJORITE PARLEMENTAIRE ?

Publié le par ZOKWEZO

Avec qui François Bozizé va-t-il gouverner demain ?

Aujourd'hui, le président Bozizé, pris dans le contexte sociopolitique actuel gagne-t-il plus à gouverner exclusivement avec la majorité parlementaire, ou avec l'ensemble des sensibilités nationales ?


La vérité est la chose la plus difficile à accepter, même alors qu'elle s'impose aisément à l'esprit. On peut s'efforcer d'en détourner le regard, mais têtue, elle s'accroche à la notion d'objectivité qui, malheureusement transcende les calculs et les attentes des individus.
C'est ce qui se vérifie actuellement avec le gouvernement de M. Elie Doté. Au lendemain des élections de mais 2005, un gouvernement est mis en place par le président François Bozizé Yangouvonda.

La spécificité de cette équipe a reposé sur la nature de sa topographie qui, atypique, a privilégié les partis tels que le PUN de Jean Paul Ngoupandé, le FODEM de Charles Massi, ainsi que de micro entités qui, agglutinées ont occulté de manière tactique la majorité parlementaire initiale, obligée de se contenter des strapontins.

Ce n'était qu'un départ. On a préféré jouer à la tolérance et laisser s'exprimer les partisans de la 25e heure, en attendant de reprendre le lieu et la place qui leur reviennent de droit.
C'est ainsi que l'équipe Doté, « appelée à combler une période transitoire » s'est installée. Mais le temps a commencé par se faire long et la majorité de perdre patience.

Les partis de la majorité présidentielle, les purs sangs, les vrais bozizistes ne comprennent pas qu'on commence sérieusement par les oublier. Quelques signes d'inquiétudes ont de ce fait été rendus perceptibles à l'Assemblée nationale, où les majoritaires en grogne ont décidé de frapper du poing sur la table, pour exiger ouvertement le largage de l'équipe Doté dont les rendus en termes de bilans politiques, économiques et sociaux convainquent de moins en moins.

On s'attend donc à ce que le chef de l'Etat réponde au vœu de ses partisans qui considèrent, de droit, qu'en tant que partis de la majorité, c'est avec eux que le président doit gouverner. Les choses ne s'expriment pas en termes d'alternative, mais dans un langage de postulat politique, en termes de principe.

C'est ici qu'il y a un couac ! Les alliances politiques sont ce qu'elles sont. Mais le prince, la personne qui détient de facto le pouvoir a une lecture parfois fermée de la réalité liée à la chose publique, qu'il n'est nullement obligé de partager avec le reste de la galerie, fut-elle de la majorité parlementaire.

Aujourd'hui, le président Bozizé, pris dans le contexte sociopolitique actuel gagne-t-il plus à gouverner exclusivement avec la majorité parlementaire, ou avec l'ensemble des sensibilités nationales ?

Avec quelles options pourra t-il se donner plus de crédibilité au regard de la communauté nationale et internationale ?

Le président Bozizé, Chef de l'Etat est libre de gouverner, même rien qu'avec la société civile. Et la Constitution lui donne les pleins pouvoirs de veiller à la sauvegarde des intérêts nationaux. Si, pour arriver à ce résultat, il doit travailler avec des entités autres que la majorité parlementaire, rien ne l'en empêche.

Les caciques de cette majorité ont-ils l'amabilité de reconnaître ce plein pouvoir dont dispose tout Chef d'Etat ?

On s'attend actuellement à un changement gouvernemental. Bien entendu la perspective d'un tel événement ne peut manquer de déclencher la fièvre chez les uns et les autres.
Les allégeances, les messes de minuit, les opérations de charme, voire les pratiques d'envoûtement, dont l'orthodoxie ne revient de droit qu'aux seuls initiés, doivent se chevaucher, s'entremêler, se multiplier.

Ceux qui, tous, voudront être à côté du soleil, se comptent par dizaines. Mais avec qui le président François Bozizé doit-il gouverner ?

S'il faut s'enfermer dans une gestion partisane, c'est-à-dire celle qui consiste à remettre toutes les affaires du pays à la majorité parlementaire, ce serait démontrer, que l'on refuse de tirer les leçons du passé. C'est ce qui a coulé le pouvoir du MLPC. Cela relève de l'expérience et du déjà vu.

La majorité parlementaire n'est qu'une simple affaire d'associations d'entités qui, au plan arithmétique sont plus nombreuses que d'autres. Mais cela ne confère en rien, des qualités exceptionnelles de gestion, ou des compétences dans quelques domaines que ce soit.
Alors, faut-il rester dans les liens de la majorité, par principe, ou, rechercher les compétences nationales et travailler à bâtir la République Centrafricaine ?

Tout dépend du pouvoir discrétionnaire et de la diligence du Chef de l'Etat qui comprend, comme tout autre citoyen de la République, que ce qui urge pour l'instant est le développement de Centrafrique. Donc stimuler la synergie de compétences et de volontés pour propulser la République Centrafricaine au rang des pays émergents est la seule voie qui s'ouvre au Chef de l'Etat.
Canta P. Shandy

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Publié dans ACTUALITES NATIONALES

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