CENTRAFRIQUE - REUNION DE L'OPPOSITION POLITIQUE : " LE VENT DE DIVISION A SOUFFLé SUR LES PARTIS POLITIQUES " SELON OLIVIER GABIRAULT

Publié le par LE CONFIDENT

''LE VENT DE DIVISION A SOUFFLE SUR LES PARTIS POLITIQUES'', OLIVIER GABIRAULT

Les leaders des partis politiques et associations de l'opposition se sont réunis le mercredi 10 mai 2006 au siège de l'Alliance pour la Démocratie et le Progrès (A.D.P) sous la présidence de Monsieur Joseph Théophile DOUACLE, Président de l'Union des Forces Vives de la Nation (U.F.V.N) en vue d'harmoniser leurs points de vue dans la perspective du dialogue politique annoncé par le Président de la République le 21 avril 2006.

Ont donc pris part à cette réunion : le R.D.C (Rassemblement Démocratique Centrafricain), le MDREC (Mouvement Démocratique Pour la Renaissance et l'Évolution de Centrafrique), le MLPC (Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain), l'A.D.P (Alliance pour la Démocratie et le Progrès), l' ASD (Association pour la Solidarité et le Développement) et LONDO.

Prenant la parole au début de la séance, Monsieur Olivier GABIRAULT, Président de l'Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP), tout en souhaitant la bienvenue à ses collègues dans les locaux de son parti, leur a demandé de se pencher préalablement sur quelques principes qu'il juge très importants car de nature à conditionner non seulement la réussite de l'action à mener ensemble, mais la participation de son parti à celle-ci.

Il a rappelé tout d'abord que les partis politiques centrafricains se regroupent souvent lorsque des problèmes graves se posent au sein de la Nation et forment des ensembles de circonstance.

Selon Monsieur GABIRAULT, ces ensembles qui suscitent souvent l'espoir de la population, éclatent généralement pour des intérêts personnels des leaders ou pour d'autres considérations, mais dans tous les cas au détriment de la population.
 
Il a souligné sur ce point que les régimes qui se succèdent à la tête du pays étant conscients de la faiblesse des partis politiques et groupements de partis politiques, n'ont jamais fondamentalement rectifié les graves erreurs qu'ils commettent et qui leur sont reprochées par ceux-ci.

Selon Monsieur GABIRAULT, la raison tient essentiellement à la division de ces partis par la corruption, ce qui les rend souvent incapables d'aller jusqu'au bout de leurs luttes pour défendre, réclamer les aspirations légitimes de la population centrafricaine.

Le Président de l'Alliance pour la Démocratie et le Progrès (A.D.P) a par ailleurs affirmé que la population qui suit tout cela avec déception, amertume, fait de moins en moins confiance aux hommes politiques, estimant qu'ils disent tout en faisant le contraire en même temps, par des volte-face souvent spectaculaires.

Il a par ailleurs fait allusion à la division qui mine les partis politiques en déclarant que ce vent a soufflé partout, même à l'A.D.P où la tempête a certainement été la plus forte, mais c'est en plaçant l'intérêt supérieur de la population au-dessus de toutes considérations que son parti a réussi à la maîtriser.

Monsieur GABIRAULT a poursuivi en soulignant que plus les partis politiques et les groupements qu'ils forment dans l'opposition seront divisés pour des intérêts personnels, plus la population leur enlèvera toute confiance et plus le pouvoir sera renforcé dans la conviction de l'impunité de ses actes ou de bien faire, en persévérant malheureusement dans de graves erreurs fortement préjudiciables à la Nation.

Il a rappelé que son parti a toujours été actif dans le rassemblement des formations politiques pour rechercher des solutions dans l'intérêt de la Nation face à des problèmes graves qui s'y posent, mais a souvent été déçu à plusieurs reprises par la trahison de l'intérêt supérieur du pays au profit des considérations personnelles.
Le Président de l'A.D.P a affirmé par ailleurs que la déception de son parti se traduit également par le fait qu'il a toujours été utilisé comme un terrain de rassemblement vite abandonné dès que des intérêts personnels se pointent à l'horizon.

Avant de terminer son intervention, Monsieur GABIRAULT a attiré particulièrement l'attention des leaders sur ce qui suit, à l'occasion du nouveau groupement à mettre en place : Le pays ne doit pas vivre éternellement des mêmes erreurs tant au niveau des régimes qui s'y succèdent qu'au niveau des partis politiques de l'opposition. Les partis politiques se discréditeraient définitivement si leurs préoccupations se résument essentiellement aux intérêts égoïstes de ceux qui les créent ou les dirigent au détriment de la recherche du bien être de la population, complètement désorientée par d'incessantes fourberies tant du pouvoir que de l'opposition et confrontée à une pauvreté croissante ;
 
La situation actuelle ainsi que les expériences du passé devraient ramener tout le monde à la raison, afin d'éviter de faire comme avant, pour que commence véritablement en République Centrafricaine, un début de sincérité dans les propos et actes, de prise de conscience du retard dû beaucoup plus à la fourberie des hommes politiques d'une manière générale, de dignité pour les leaders politiques en vue de reconquérir la confiance perdue au sein de la population et de détermination pour une lutte véritable contre la misère, la pauvreté du pays, conséquence de sa mauvaise direction.

A la suite de cette déclaration, les leaders des différents partis politiques et associations de l'opposition ont pris tour à tour la parole pour reconnaître l'importance des constats soulignés dans les propos de Monsieur GABIRAULT et se sont par ailleurs engagés à éviter les attitudes du passé, estimant également que cela est à l'origine du retard considérable de la République Centrafricaine.

Les partis et associations politiques de l'opposition ont exposé chacun leurs points de vue sur la situation générale du pays depuis la prise du pouvoir par le coup d'État du 15 mars 2003 jusqu'à ce jour et ont déposé chacun un rapport écrit devant être examiné par un comité restreint suggéré par le Président DOUACLE, composé d'un expert par parti et association en vue de la rédaction d'une synthèse globale.

Il convient néanmoins de noter, en attendant la synthèse de ces documents devant ensuite être soumise à débat, que des différents exposés faits sur la situation générale du pays, une convergence se dégage dans l'ensemble sur les maux préoccupants qui minent la République Centrafricaine et qui nécessitent la tenue du dialogue politique annoncé par le Chef de l'Etat.
 
La prochaine réunion des leaders des partis et associations politiques de l'opposition est prévue le lundi 15 mai au siège de l'Alliance pour la Démocratie et le Progrès (A.D.P)

Mercredi 17 Mai 2006
Le Président de la séance, Joseph Théophile DOUACLE

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