Sénégal : Wade se défend de promouvoir son fils Karim pour lui succéder

Publié le par Jeune Afrique

Le président sénégalais Abdoulaye Wade, 82 ans, s'est défendu à la télévision publique, de promouvoir son fils et conseiller Karim pour lui succéder à la tête du Sénégal.

"Personne ne m'a entendu dire que je veux me faire remplacer par Karim Wade. Je ne crois pas aussi que Karim l'ait dit; peut-être, mais moi je ne l'ai pas entendu", a déclaré le président Wade, dans un reportage diffusé par la Radio télévision sénégalaise (RTS, publique).

"Maintenant, c'est un citoyen comme un autre", a-t-il dit au sujet de son fils de 40 ans, devenu son conseiller en 2001.

"Dans cette affaire, je garde ma neutralité. Ce n'est pas à Abdoulaye Wade de choisir son remplaçant, c'est au peuple sénégalais" de le faire, a ajouté M. Wade qui s'exprimait à Paris, lors d'une réunion avec des militants du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir).

Karim Wade dirige l'Agence nationale pour l'organisation de la conférence islamique (Anoci), créée pour organiser le sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) à Dakar qui a eu lieu en mars.

Il est régulièrement cité comme un successeur potentiel de son père, réélu en mars 2007 pour cinq ans.

Le président a par ailleurs accusé deux de ses anciens dauphins d'avoir eux-mêmes provoqué leur mise à l'écart.

"Si mes deux collaborateurs Idrissa Seck et Macky Sall s'étaient comportés comme il faut, aujourd'hui, on ne parlerait pas de Karim Wade", a lancé M. Wade au sujet de deux ex-Premiers ministres qui furent ses hommes de confiance avant de tomber en disgrâce.

Idrissa Seck "n'a pas eu la patience d'attendre et a voulu me pousser dehors", a accusé M. Wade.

Macky Sall s'est livré à des "activités fractionnistes", à "la recherche de (ses propres) militants au Sénégal, à Paris et partout", a-t-il ajouté.

Idrissa Seck, qui fut numéro deux du PDS, a dirigé le gouvernement de novembre 2002 à avril 2004. Il a été emprisonné pendant près de sept mois à partir de juillet 2005 - après des accusations de malversations dans le cadre de chantiers publics à Thiès (70 km de Dakar) - avant d'être libéré début 2006 à la faveur d'un non-lieu partiel.

Macky Sall, également ex-numéro 2 du PDS, a dirigé le gouvernement d'avril 2004 à juin 2007 avant de prendre la présidence de l'Assemblée nationale. Mais il a été évincé le mois dernier de ce poste, après le vote d'une loi rétroactive ramenant son mandat de cinq ans à un an.

M. Sall avait notamment provoqué la colère de la majorité en convoquant l'an dernier à l'Assemblée Karim Wade qu'il voulait entendre sur la gestion de chantiers confiés à l'Anoci.

M. Seck et Sall dirigent des partis qui comptent prendre part aux élections locales du 22 mars, auxquelles pourrait également participer Karim Wade, pressenti pour être candidat à la mairie de Dakar, selon la presse locale.

Publié dans L'AFRIQUE

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