CENTRAFRIQUE - GREVE DE LA MAGISTRATURE : LES MAGISTRATS CENTRAFRICAINS QUALIFIES "DE BRIGANDS ET AGITATEURS" PAR BOZIZE

Publié le par LE CONFIDENT

LE CIEL SOCIAL CENTRAFRICAIN S'ASSOMBRIT




Le chef de l'État centrafricain n'est pas passé par quatre chemins pour indexer les Magistrats centrafricains, en grève depuis une semaine, comme étant des agitateurs et gangsters.

Cette déclaration injurieuse et provocatrice du chef d'Etat démocratiquement élu ne surprend pas les observateurs avisés de la vie politique et sociale de la République Centrafricaine.
A Boda, où il devait célébrer la Journée Mondiale de l'Alimentation, le général Bozize s'était ouvertement attaqué aux syndicats qui observaient une grève pour revendiquer le paiement d'au moins 4 mois d'arriéré de salaires. Le locataire du palais de la Renaissance avait traité certains travailleurs de fossoyeurs de la République et d'autres de fraudeurs démasqués par l'opération recensement paiement. Ces propos ont été tenus en des termes indécents.

A Bangui, alors que le monde entier célébrait la Journée Internationale de la Déclaration des Droits de l'Homme, le général président n'a pas hésité à déployer des forces de l'ordre à la bourse du Travail pour empêcher les syndicats de tenir leur meeting d'explication.

Hier François Bozizé a affirmé que « c'est avec amertume qu'il constate l'agitation des Magistrats qu'il n'apprécie pas. Quand les Magistrats se transforment en brigands, c'est grave pour le pays ».

Cette déclaration démontre d'une manière éloquente que l'homme du 15 mars 2003 n'a jamais apprécié les revendications corporatistes et est allergique aux questions relatives à la revalorisation des salaires de catéchistes que perçoivent les fonctionnaires centrafricains.

Mais, là où le bas blesse, c'est que le même président qui brandit la conjoncture économique difficile du pays, a accepté de signer un décret muet augmentant les salaires et indemnités du premier ministre et des membres du gouvernement. Où puisera-t-on les ressources financières nécessaires pour payer les ministres? L'austérité dont il est question ne concerne qu'une catégorie de fonctionnaires?

La politique de deux poids deux mesures appliquée par le pouvoir depuis la transition jusqu'à ce jour risque d'avoir des conséquences graves sur le plan social. Aujourd'hui, les magistrats ont sollicité la revalorisation de leur salaire. Demain, les autres corporations emboîteront inéluctablement le pas aux magistrats parce que le niveau de vie est très élevé et les abattements de salaire ne contribuent qu'à la détérioration des conditions d'existence des travailleurs du secteur public.

Jeudi 27 Avril 2006

Publié dans ACTUALITES NATIONALES

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