CENTRAFRIQUE - SOUDAN : FRONTIERE FERMEE

Publié le 15 avril 2006 par LE MONDE

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Bangui ferme sa frontière avec le Soudan
(Le Monde 15/04/2006) (

La République centrafricaine a fermé, vendredi, sa frontière avec le Soudan pour protester contre l'attaque de N'Djamena par des rebelles, considérée à Bangui comme une "agression" soudanaise contre le Tchad. Le chef de la diplomatie centrafricaine, Jean-Paul Ngoupande, a précisé que son pays n'allait pas jusqu'à rompre ses relations diplomatiques avec le Soudan, comme l'a fait vendredi le Tchad. Le diplomate a justifié cette décision en expliquant que le Soudan n'avait pas respecté l'accord signé avec le Tchad lors du sommet de Tripoli en février dernier, qui enjoignait aux deux pays d'empêcher l'établissement sur leur territoire de bases pour des insurgés.

Par ailleurs, les rebelles soudanais du front de l'Est ont affirmé vendredi avoir détruit deux camps militaires dans l'est du Soudan lors d'attaques menées cette semaine avec leurs alliés du Darfour, région de l'ouest du Soudan en guerre civile. Les rebelles de l'Est et du Darfour demandent à Khartoum plus d'autonomie et un plus grand contrôle des ressources de leur région. Les pourparlers de paix sont dans l'impasse.

– (Avec AFP et Reuters.)

La Centrafrique ferme sa frontière avec le Soudan (AFP ) La Centrafrique a décidé jeudi la fermeture de la frontière avec le Soudan, afin de ne pas "faciliter une agression contre le Tchad à partir de son territoire", a indiqué vendredi le directeur de cabinet du ministre centrafricain des Affaires étrangères.

"Le gouvernement a pris la décision de fermer les frontières entre la Centrafrique et le Soudan", a déclaré Paul Bellet, directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères Jean-Paul Ngoupandé, précisant que "la mesure a été officiellement annoncée à l'ambassadeur du Soudan en poste à Bangui mercredi" par ce dernier.

"Compte tenu des liens de coopération actifs et fraternels entre le Tchad et la Centrafrique, il est exclu que la Centrafrique puisse faciliter en quoi que ce soit une agression contre le Tchad à partir de son territoire", a poursuivi M. Bellet.

Selon une source proche du ministère centrafricain de la Défense, une colonne de 21 pick-ups avec des hommes armés est entrée sur le territoire centrafricain à l'est de Birao (1.200 km au nord-est de Bangui) et a violé à deux reprises le territoire de la Centrafrique pour tenter de gagner le Tchad.

Des rebelles tchadiens du Front uni pour le changement (Fuc) ont entamé l'offensive qui les a conduits jeudi aux portes de la capitale tchadienne N'Djamena en s'emparant dimanche de la garnison d'Haraz Manguegne (sud-est), près de la frontière centrafricaine.

"Cette fermeture n'entraîne pas encore une rupture des relations diplomatiques. Elle pourrait être levée quand tout sera redevenu normal entre le Soudan et le Tchad", a précisé M. Bellet soulignant que "le règlement du différend entre le Tchad et le Soudan ne peut se faire que dans le cadre de l'accord de Tripoli du 8 février dernier".

Cet accord signé par les présidents tchadien Idriss Deby Itno et soudanais Omar el-Béchir, qui prévoit notamment "l'interdiction d'utiliser le territoire de l'un pour des activités hostiles contre l'autre", était censé mettre fin à plusieurs mois de tension entre les deux pays.

Le Tchad a rompu vendredi ses relations diplomatiques avec le Soudan, qu'il accuse de soutenir et d'armer les rebelles du Fuc.

Le président centrafricain François Bozizé est arrivé au pouvoir le 15 mars 2003 à la faveur d'un coup d'Etat réalisé avec le soutien actif du Tchad, avec lequel son régime continue d'entretenir des liens étroits.