Le président ivoirien Gbagbo au Burkina, la réconciliation après les tensions

Publié le par Afp

OUAGADOUGOU (AFP) — Le président ivoirien Laurent Gbagbo prononce lundi un discours devant l'Assemblée nationale du Burkina Faso, point d'orgue d'une visite d'Etat qualifiée d'"historique" scellant la réconciliation entre Abidjan et Ouagadougou après de vives tensions au début des années 2000.

Arrivé dimanche soir à Ouagadougou, le chef de l'Etat ivoirien a eu à la mi-journée un entretien en tête-à-tête avec son homologue Blaise Compaoré. Il doit s'adresser en fin d'après-midi aux députés burkinabè, un privilège rare puisqu'il sera le troisième chef d'Etat étranger à avoir cet honneur.

Dès le début de sa visite, la première de ce type depuis son arrivée au pouvoir en 2000, le président ivoirien avait estimé que l'axe Ouagadougou-Abidjan devait constituer la "colonne vertébrale" de l'Afrique de l'ouest.

"Il faut faire des rapports entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso la colonne vertébrale de l'Ouest africain. C'est pourquoi je suis là et je suis fier d'être là", avait déclaré M. Gbagbo après un premier entretien avec M. Compaoré.

Vingt-et-un coups de canons avaient été tirés à l'aréoport international de Ouagadougou pour cette première visite officielle, d'une durée de trois jours, qui marque le réchauffement des relations entre les deux pays.

Les deux dirigeants ont entretenu des relations exécrables au début des années 2000, au plus fort de la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire.

Mais progressivement, le président burkinabè est passé du rôle de soutien présumé des rebelles, comme l'en accusait Abidjan, à médiateur dans la crise. Il a même permis la signature en mars 2007 d'un accord de partage du pouvoir entre le président Gbagbo et le chef de la rébellion Guillaume Soro, qui s'était emparé de la moitié nord du pays après le coup d'Etat manqué de septembre 2002 contre M. Gbagbo.

S'exprimant sur la sortie de crise amorcée depuis la conclusion de cet accord négocié par M. Compaoré, le président Gbagbo a estimé dimanche soir que ce processus était dans une phase "importante". Une élection présidentielle, déjà plusieurs fois reportée, est théoriquement prévue le 30 novembre.

Le président Compaoré avait de son côté qualifié cette visite d'"historique dans la mesure où elle (...) donne l'opportunité de féliciter le président Gbagbo pour sa conduite remarquable du processus de sortie de crise" en Côte d'Ivoire.

"Ce sont des moments que nous allons exploiter pour construire dans la durée (...) une grande amitié entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso et surtout une union beaucoup plus étroite", avait-il souligné.

"Si l'on se place du côté de la géographie et du peuplement, nos deux pays ont grandement intérêt à avancer ensemble, à être plus solidaires, à partager davantage de valeur mais surtout à être beaucoup plus présents dans la construction de l'Afrique de l'ouest", avait-il poursuivi.

Quelque 4 millions de Burkinabè vivent en Côte d'Ivoire, travaillant notamment dans les plantations de cacao du premier producteur mondial.

Dès son arrivée, M. Gbagbo a reçu la Grande Croix des Ordres burkinabè, la plus grande distinction honorifique du pays. Avant son départ mardi soir, M. Gbagbo doit se rendre à Ziniaré, le village natal du président Compaoré

Publié dans L'AFRIQUE

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