CENTRAFRIQUE - INSECURITE : LE POUVOIR DE BANGUI COMBAT L'INSECURITE EN MASSACRANT D'INNOCENTS CIVILS
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Démons de Bangui (Journal du Jeudi du 23 fév au 01 mars 2006) ( Après avoir élu «démocratiquement» le général François Bozizé, tombeur du mauvais gardien (de la paix) Ange-Félix Patassé, les Centrafricains croyaient donner enfin rendez-vous à la paix et à la sécurité. Que nenni. Au-delà du périmètre de Bangui, la capitale, où règne le président, «la libre circulation des personnes et des biens» reste encore à intégrer dans le vocabulaire sociopolitique des habitants du reste du pays. Exaspérés par les complaintes de populations abandonnées à leur triste sort, le Général a envoyé une expédition punitive dans le nord. Mais au lieu de neutraliser les «coupeurs de route» qui séviraient dans cette partie, le zèle des bidasses a dégénéré en «massacres». Dans la région de Paoua, à 500 km au nord de Bangui, les militaires ont confondu la population avec les bandits. On déplore plusieurs victimes civiles, dont 27 auraient été enterrées par l'antenne de la Croix-Rouge de la ville. Mais la comptabilité officielle n'indique que neuf morts. Devant l'horreur, les langues se sont déliées. La polémique enfle. Le pouvoir de Bozizé est pris entre deux feux. Si ce raid peut se justifier par une certaine volonté de combattre l'insécurité, il n'en demeure pas moins que l'armée en a profité pour faire d'une pierre deux coups. Derrière les «coupeurs de route» se cachent en effet des militaires dissidents qui se réclament de Ange-Félix Patassé, originaire de la région incriminée. Au-delà de l'opération coup de poing, c'est un signal fort qui est donné aux populations qui soutiendraient les «rebelles» hostiles au général Bozizé. La lutte contre l'insécurité peut cacher un raid. Le diable est toujours dans la maison. Après 38 ans de «règne des armes», la Centrafrique ne semble pas sortie de l'auberge des complots «politico-militaires et tribalo-régionalistes». F.K.A © Copyright Journal du Jeudi |