CENTRAFRIQUE - DROITS DE L'HOMME : LES VICTIMES INNOCENTES DE PAOUA

Publié le par LE CONFIDENT

SITUATION PROVISOIRE DES ASSASSINATS DANS LA SOUS PREFECTURE DE PAOUA SUITE AUX EVENEMENTS DU DIMANCHE 29 JANVIER 2006

Par les députés
JOSEPH ZOUKETIA-BOYKOTA (Paoua I) -CHRISTOPHE NDOUBA (Paoua II) - Luc Apollinaire DONDON KONAMABAYE (Paoua III)
Source
Administration du lycée de Paoua, Comité Sous Préfectoral de la Croix Rouge, Personnes ayant vécu les faits et qui ont réussi à rallier Bangui début février 2006-02


1- AXE PAOUA-BEBOURA
57 élèves ont été froidement abattus par les éléments de la Garde Républicaine commandés par le capitaine Eugène Ngaïkosset, alors qu'ils rentraient dans leurs villages respectifs, prévoyant des représailles suite aux événements du dimanche 29 janvier 2006.

2- PAOUA CENTRE
37 personnes ont été tuées exécutées. Les morts ont été dénombrés par la Croix Rouge locale, en accord avec Médecins-Sans-Frontières basé dans cette localité. Le représentant de la Croix Rouge locale indique qu'il a fait inhumer les morts dans deux fosses communes contenant dix corps chacune. Les autres corps ont été emportés par des parents, en général des femmes, et enterrés à la sauvette parce que les hommes et les jeunes gens ont fui en brousse.

Par ailleurs, le représentant de la Croix Rouge a indiqué qu'il a travaillé sans gants, sans masques, sans sacs plastiques et que c'est la porte de la Mairie de Paoua qui a servi de brancard au transport des corps.

3- PENDE, située à 17 km de Paoua sur l'axe PAOUA-BOCARANGA
C'est dans cette localité qu'était implantée l'usine d'égrenage de coton qui a été démontée et envoyée au Tchad dès la prise de pouvoir par la rébellion du général Bozizé.
14 personnes ont été tuées. Il s'agit de personnes se rendant de Paoua à Bocaranga à bord d'un véhicule qui ont été arrêtées et massacrées sans motif.

4- TALEY , chef-lieu de la commune d'origine du député de paoua 3, Luc Apollinaire Dondon-Konamabaye
10 personnes ont été tuées. Rappelons que dans cette localité, lors de la prise du pouvoir par la rébellion du général Bozizé, toute une famille avait été exécutée et brûlée dans sa maison qui a servi de sépulture…

5- BETOKOMIA1, axe PAOUA-BETOKO
03 jeunes gens ont été tués dont l'un appréhendé à Bémaïdé, village natal de feu général Mbaïkoua dont l'un des fils est l'actuel ministre de l'Urbanisme. Ce village est situé à une quarante kilomètre de là.

6- BEMAL, sur l'axe BEBOURA-GORE (Tchad)
14 personnes ont été tuées dont l'unique policier resté en poste après le départ du commissaire et des autres éléments. Il en est de même de son auxiliaire. Tous les deux ont été exécutés au commissariat de police de village du colonel Madi Marboua, actuel ministre du Tourisme.

7- BEKAÏE, sur l'axe BEMAL- GORE (Tchad), village d'origine du député de Paoua 2, Christophe Ndouba
04 personnes ont été tuées dont deux maîtres parents, devant leur salle de classe.

CONCLUSION PARTIELLE
Les autorités administratives civiles (Sous-préfets, Président du tribunal, Secrétaire général de la Sous-préfecture, Procureur, Maire, etc. ) ont tous quitté Paoua pour Bozoum Bouar et Bangui comme l'ont fait les autorités militaires (Gendarmes, Policiers et Douaniers) de Bémal qui ont regagné Goré, au Sud du Tchad, situé à une quarantaine de kilomètre de ce village ou Bangui.

Dans ces conditions, aucune information précise ne peut être obtenue sur le nombre exact de tués et les circonstances de ces tueries sur les axes suivants :
PAOUA-BEDAYA I (village de l'illustre professeur de médecine Bedaya-Ngaro, décédé à Lyon en France, le jour même de l'attaque de Paoua le 29 janvier 2006) ;
PAOUA-BEDAYA II (Frontière avec le Tchad), village du général Ndjadder-Bedaya, tué lors du coup d'Etat du 28 mai 2001 ;
PAOUA-BETOKO
PAOUA-BEBOURA III-BOGUILA-BOSSANGOA ;
PAOUA-PENDE-BOUGOL
en direction de la Sous-préfecture de BOCARANGA ;
PAOUA-PENDE-BOUGOL en direction de la Sous-préfecture de NGAOUNDAYE ;
PAOUA-GOUZE-BAVARA (village natal du député de Paoua 3)
OUHAM-BAC-BOSSANGOA ;
PAOUA-GOUZE-DOULA-BOGUILA
, Sous-préfecture de l'Ouham ;
PAOUA-GOUZE-TALEY-BOZOUM.
Il n'y a plus personne dans les villages de ces axes susceptibles de fournir des informations crédibles.

Les informations chiffrées et quasi-certaines sur les événements consécutifs à l'attaque de la ville de Paoua par des éléments armés non identifiés, le dimanche 29 janvier 2006, nous ont été fournies par des personnes ayant vécu les faits et qui ont réussi à rallier Bangui après moult péripéties.

Après l'audition de l'interview à Radio Ndéké-Luka par le député de Paoua 3, un élément de la Garde Républicaine qui a participé aux opérations et qui a requis l'anonymat pour des raisons évidentes de sécurité, a déclaré que les chiffres annoncés sont très loin de la réalité.
En tout état de cause, le chiffre de 104 tués que nous avançons est très en deçà de la réalité si un recensement exhaustif des victimes est fait. Nous pensons que celui avancé par le correspondant d'une radio étrangère faisant état de 380 à 400 tués serait à prendre sérieusement en considération.

Lundi 20 Février 2006
Mathurin Nestor Constant Momet

Publié dans DROITS DE L'HOMME

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