Hillary Clinton condamnée à l'exploit pour revenir sur Obama

Publié le par Afp

KINSTON (AFP) — Hillary Clinton, forte de sa victoire en Pennsylvanie le 22 avril, reste condamnée mardi à l'exploit dans l'Indiana et en Caroline du Nord pour revenir sur son rival Barack Obama dans la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine.

La sénatrice de New York menait campagne tambour battant vendredi en Caroline du Nord (sud-est) où son rival est donné gagnant par les instituts de sondage. M. Obama qui a compté jusqu'à 25 points d'avance dans cet Etat a vu son avance se réduire dans les sondages et Mme Clinton, forte du soutien du gouverneur Michael Easley, espère créer la surprise.

Dans l'Indiana (nord), la course s'annonce très serrée mais Mme Clinton est créditée d'un sensible avantage sur son rival. Elle a reçu vendredi le soutien de l'influent quotidien Indianapolis Star.

"L'expérience fait de Mme Clinton une meilleure candidate", a estimé ce journal.

72 délégués sont en jeu dans l'Indiana et 115 en Caroline du Nord. Tous ces délégués seront attribués à la proportionnelle. Pour espérer simplement combler le retard accumulé sur son rival, Mme Clinton doit impérativement obtenir le soutien d'au moins 70% des délégués qui seront attribués non seulement dans ces deux Etats mais dans les sept autres Territoires et Etats où sont encore prévus des consultations.

Avant l'Indiana et la Caroline du Nord, des caucus (assemblées d'électeurs) sont prévus samedi dans l'île de Guam dans l'ouest du Pacifique. Quatre délégués seulement sont en jeu dans ce Territoire mais cela n'a pas empêché les deux rivaux de mener campagne en diffusant de nombreux spots sur les chaînes locales de radio et de télévision.

En fait, ni M. Obama, ni Mme Clinton ne sont en mesure d'obtenir le soutien d'ici la fin de la saison des primaires, le 3 juin, des 2.025 délégués nécessaires pour décrocher l'investiture démocrate. Tous les experts s'accordent à dire que ce sont les quelque 800 "super délégués", des élus et des responsables du parti démocrate, qui feront la différence. Ces "super délégués" sont libres de voter pour le candidat de leur choix et ont la possibilité de changer d'opinion.

Ainsi jeudi, l'ancien président du parti démocrate sous la présidence de Bill Clinton, Joe Andrew qui avait apporté son soutien à Hillary Clinton, a annoncé qu'il soutenait désormais Barack Obama.

Interrogée par l'AFP, une "super déléguée" encore indécise de Californie, Susan Davis, a indiqué qu'elle prendrait en compte de nombreux paramètres comme le nombre de délégués "ordinaires" obtenus par les deux candidats, le nombre de voix engrangées lors des primaires et l'éligibilité du candidat démocrate face au républicain John McCain en novembre.

Selon le site indépendant spécialisé RealClearPolitics (RCP), M. Obama compte jusqu'à présent 1.738 délégués contre 1.599 pour sa rivale. Il a gagné dans 30 Etats contre 18 pour sa rivale. Il a obtenu 14,4 millions de voix contre 13,9 millions pour Mme Clinton.

Mais le camp Clinton conteste ces données. L'équipe de la sénatrice de New York fait remarquer que Mme Clinton a gagné dans les "grands" Etats comme New York, la Californie, le New Jersey ou l'Ohio qui compteront, selon elle, en novembre.

Le camp Clinton veut également que les primaires du Michigan et de Floride soient prises en compte. Mme Clinton a remporté ces deux primaires mais en raison d'un différend entre les instances locales et la direction nationale du parti démocrate, aucun délégué représentant ces deux Etats ne devrait assister à la Convention qui désignera formellement le candidat démocrate.

Mme Clinton qui avait accepté cette règle affirme désormais qu'elle se battra "jusqu'au bout" pour que les délégués du Michigan et de Floride puissent siéger à la Convention, fin août. Le camp Obama propose que les 366 délégués de ces Etats puissent siéger à la Convention mais seulement s'ils sont également partagés entre les deux candidats.

Publié dans LE MONDE

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