Hervé Morin en visite surprise au Tchad

Publié le par Le Figaro

n-dj.jpgLe ministre de la Défense doit rencontrer Idriss Déby et rendre visite aux forces françaises, qui continuent les évacuations d'étrangers.

 

Hervé Morin a débarqué par surprise, mercredi matin, à N'Djamena. Le ministre de la Défense doit rendre visite aux forces françaises stationnées dans le pays et rencontrer le président Idriss Déby, alors que la tension reste vive entre le gouvernement tchadien et les rebelles.

Invité d'Europe 1 mercredi matin, Bernard Kouchner, a fait état d'une colonne «d'une centaine, sinon 200 véhicules» stationnés «à l'est de N'Djamena». Le ministre des Affaires étrangères a également lancé un nouvel avertissement aux rebelles, estimant que le «devoir» de la France «ce serait de protéger, peut-être maintenant de façon plus décisive si le besoin s'en faisait sentir, le gouvernement légal» au Tchad.

 

Offensive diplomatique

Bernard Kouchner a par ailleurs répété que l'aviation française n'était pas intervenue pour épauler les forces gouvernementales tchadiennes. «Nous n'avons pas pris part à cette guerre entre Tchadiens. Et pourtant nous le pourrions maintenant si nous le souhaitions -et nous ne le souhaitons pas- puisque la communauté internationale nous en a donné non pas seulement la possibilité mais l'obligation de servir le gouvernement légal». Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi, à l'initiative de Paris, une résolution demandant aux « Etats membres à apporter leur soutien au gouvernement du Tchad».

Mardi, Nicolas Sarkozy avait déjà averti que la France «ferait son devoir» dans ce pays, où des rebelles ont tenté ce week-end de renverser le gouvernement, avant d'accepter un cessez-le-feu suite à des pressions diplomatiques.

 

N'Djamena met en cause Kadhafi

L'offensive diplomatique de Paris n'a pas empêché les rebelles d'affirmer mercredi qu'ils n'étaient «pas dissuadés» de poursuivre leurs attaques. «Nous mettons en garde la France contre toute intervention directe, ça risque de très mal dégénérer pour elle. Elle risque de perdre la face au Tchad et de mettre en danger la vie de tous ses ressortissants en Afrique», a menacé un porte-parole de ces forces venues du Soudan.

N'Djamena a par ailleurs accusé mercredi la Libye de soutenir ces forces. «C'est Kadhafi qui a contribué à armer ces gens», a expliqué le premier ministre Tchadien, Delwa Kassiré Coumakoye. Le Guide suprême libyen est, avec le congolais Denis Sassou N'Guesso l'un des deux dirigeants nommés par l'Union Africaine pour jouer un rôle de médiation dans la crise. Ce que N'Djamena ne voit pas d'un très bon œil. «Ils veulent faire une médiation entre qui et qui? Il ne reste presque plus rien de la rébellion, nous les poursuivons avec notre aviation et par voie terrestre», a ajouté le premier ministre.

Publié dans L'AFRIQUE

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