Centrafrique : Aide sous condition

Publié le par Jeune Afrique

carte.jpgPrésents à la table ronde organisée le 26 octobre, à Bruxelles, le président centrafricain François Bozizé, le chef de son gouvernement et plusieurs de ses ministres se sont vu décerner par les bailleurs de fonds et les représentants des pays amis un satisfecit. Mais pas un chèque en blanc. « Les feux sont passés à l’orange, constate un observateur. Le gouvernement doit maintenant tenir ses promesses. »

Depuis 2003, Bozizé n’est pas parvenu à régler tous les problèmes légués par ses prédécesseurs : infrastructures délabrées, entreprises en faillite, salaires impayés, insécurité, contrebande, corruption, etc. Mais il a tenu bon et, en mai 2005, s’est démocratiquement fait élire à la présidence (65 % des voix). Les pays amis et les institutions financières ont alors partiellement levé le blocus de leur aide.

Las, la rébellion armée, téléguidée par (notamment) l’ex-président Ange-Félix Patassé depuis le Togo, a repris dans le Nord et le pays a basculé dans la crise. Les enseignants font grève pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaires, le déficit budgétaire s’envole et les négociations avec la Banque mondiale et le FMI s’enlisent. En septembre, celles-ci ont quand même abouti à un accord sous condition avec le Fonds, qui a permis à la Centrafrique de franchir une étape importante du processus d’annulation de sa dette extérieure (le « point de décision ») et lui a ouvert les portes de la conférence de Bruxelles.

Ainsi, 91 % de la dette extérieure (1,1 milliard de dollars) devraient être annulés en décembre 2009, si le programme de réformes est mené à son terme : bonne gestion des finances publiques et de l’économie (mines, forêts), lutte contre la corruption et contre la pauvreté…

Selon Sylvain Maliko, le ministre de l’Économie, le taux de croissance devrait doubler en 2008 (8,5 %, contre 4 % cette année) et atteindre 11,4 % en 2010. Le taux de pauvreté devrait quant à lui être ramené à 57 % de la population, contre 67 % aujourd’hui. Prudents, les bailleurs de fonds ont promis d’accorder une première tranche de 600 millions de dollars (sous forme de dons), soit 40 % des besoins du pays pour la période 2008-2010.

Publié dans ECONOMIE

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