Assemblée générale de l'ONU : Bush annonce des sanctions contre la junte birmane

Publié le par A.F.P

NEW YORK (AFP) — Le président George W. Bush a annoncé mardi à l'ONU de nouvellesonu-bush.jpg sanctions américaines contre la junte militaire au pouvoir en Birmanie pour aider le mouvement de protestation en cours et renforcer la pression contre le régime.

"Les Etats-Unis vont renforcer leurs sanctions économiques contre les dirigeants du régime et ceux qui les soutiennent financièrement", a déclaré M. Bush devant les délégués des 192 Etats membres réunis pour le débat annuel de l'Assemblée générale des Nations unies.

Il a annoncé une interdiction de visa élargie contre "les responsables des violations des droits de l'Homme les plus flagrantes ainsi que les membres de leurs familles", se déclarant "outré" par la situation en Birmanie, où la junte est défiée depuis des semaines par des milliers de manifestants.

Il s'agit de l'intervention la plus concrète venue de l'étranger pour l'heure contre la junte, l'une des bêtes noires de M. Bush en Asie, au moment où les généraux au pouvoir sont confrontés à des manifestations sans précédent depuis 1988, dont les moines bouddhistes sont devenus les chefs de file.

Dans son discours d'ouverture, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui aussi évoqué la situation en Birmanie, appelant les autorités de Rangoun à "faire preuve de retenue, à engager un dialogue avec toutes les parties prenantes au processus de réconciliation nationale".

Il a ajouté que son émissaire spécial pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, se rendrait "très bientôt" dans ce pays.

M. Ban a également évoqué d'autres points chauds de la planète, dans lesquels l'ONU est impliquée à des degrés divers. Il a ainsi juré de "faire l'impossible pour mettre fin à la tragédie du Darfour".

Affirmant que "l'Irak est devenu le problème du monde entier", il a réitéré sa volonté de voir l'ONU jouer un rôle important pour y "promouvoir la négociation politique et la réconciliation nationale".

En conclusion, M. Ban a affirmé en français que "le multilatéralisme est de retour", dans une allusion voilée à la période 2002-2003 où la guerre en Irak avait été déclenchée par les Etats-Unis sans l'aval de l'ONU. "La pendule de l'histoire bat en notre faveur. Un monde de plus en plus interdépendant reconnait que l'ONU représente le meilleur moyen - en fait le seul moyen - de relever les défis de l'avenir", a-t-il proclamé.

Après l'intervention de M. Bush, le discours du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, dont le pays défie la communauté internationale, devait constituer un autre temps fort de cette première journée de l'Assemblée de l'ONU.

Lundi, le président iranien s'était vu traiter de "dictateur cruel et mesquin" par le président de l'Université de Columbia, qui l'avait invité à débattre. Il a assisté dans la salle au discours de M. Bush, qui n'a fait allusion qu'une seule fois à l'Iran.

Les chefs de la diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l'Allemagne doivent se retrouver vendredi pour discuter d'un éventuel renforcement des sanctions après avoir fait plancher leurs directeurs politiques les deux jours précédents.

La première journée de travaux aux Nations unies sera également marquée par l'approbation par le Conseil de sécurité du déploiement d'une force mixte ONU-UE dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique pour protéger les centaines de milliers civils touchés par le conflit au Darfour voisin.

Ce sommet, le troisième du genre portant exclusivement sur l'Afrique, réunira au plus haut niveau les représentants des 15 membres du Conseil, dont George W. Bush. Il sera présidé par le Français Nicolas Sarkozy, qui en avait lancé l'idée.

Publié dans LE MONDE

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