Les trois morgues de Bangui saturées

Publié le par agence de presse africaine

Bangui (Centrafrique) Les morgues des trois grands hôpitaux de Bangui, la capitale centrafricaine, sont dans un état de saturation préjudiciable à la conservation des cadavres en ces temps de canicule où les coupures intempestives d’électricité ajoutent à l’inconfort de la situation, a constaté APA sur place.

Les morgues sont dans l’incapacité de recevoir de nouveaux cadavres à cause de la hausse inquiétante du nombre des décès. Privées d’électricité, les chambres froides sont quasiment inopérantes.

"Toutes les chambres froides de la morgue sont surchargées de corps et les nouveaux corps qui arrivent sont étalés à même le sol à l’intérieur de la morgue, en attendant que les parents des personnes décédées trouvent une solution immédiate pour l’enterrement", a expliqué mercredi matin à APA, le Surveillant général de la morgue de l’hôpital Communautaire, Alphonse Feïganazoui.

M. Feïganazoui a ajouté que les morgues des deux autres hôpitaux de la capitale, notamment celles de l’hôpital de l’Amitié sino-centrafricaine et de l’hôpital général ‘’sont pleines de corps depuis quelques jours’’.

‘’Les malades décédés dans ces centres hospitaliers sont transférés depuis 72 heures à la morgue de l’hôpital communautaire’’, a-t-il ajouté.

Selon certaines informations recueillies par APA, la saturation des morgues a été provoquée non seulement par la forte hausse des décès mais également par les coupures fréquentes d’électricité qui pénalisent le fonctionnement normal des chambres froides destinées à la conservation des cadavres.

Depuis le week-end dernier, les responsables des trois grands hôpitaux de Bangui ne cessent de lancer des communiqués sur les ondes de la radio nationale pour demander aux parents des personnes décédées dont les corps auraient dépassés 48 heures dans les morgues, de procéder dans l’immédiat à leur enlèvement et à leur inhumation.

Les parents ne se bousculent pas pour autant au portillon des trois centres hospitaliers. Et pour cause, l’organisation des obsèques en Centrafrique est subordonnée au versement d’une somme de 15.000 FCFA à la mairie pour obtenir une fosse au cimetière municipal et un véhicule des pompes funèbres affrété par la municipalité pour le transport de la dépouille mortelle, de la morgue au cimetière.

Les cadavres qui ne sont réclamés par aucun parent sont enterrés par la municipalité, 72 heures après leur admission à la morgue.

La morgue de l’Hôpital Communautaire de Bangui est dotée d’une capacité d’accueil de 80 places, contre 60 chacune pour celles des deux autres hôpitaux (Amitié et Général).

JLG/lmm APA

22-08-2007

Agence de Presse Africaine

Publié dans ACTUALITES NATIONALES

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article