Centrafrique : Reprise possible de l'aide dans le nord-ouest

Publié le par allafrica

Deux mois après la signature d'un accord de paix entre le gouvernement de la République centrafricaine (RCA) et un groupe rebelle du nord-est du pays, des combattants d'un autre mouvement rebelle du nord-ouest ont choisi de déposer les armes, selon plusieurs sources.

D'après certains observateurs, cette nouvelle donne pourrait appuyer les actions en faveur de la reprise des opérations humanitaires dans cette région volatile de la RCA où le meurtre, le 11 juin, d'une bénévole de Médecins Sans Frontières (MSF) avait contraint les organisations humanitaires à suspendre leurs activités.

Ainsi, l'International Medical Corps a décidé de reprendre ses opérations dans la province de Vakaga, une localité où la rébellion et les coupeurs de route sont très actifs et où viennent échouer les réfugiés des conflits du Tchad et du Darfour.

Quant à l'organisation MSF, qui a dû suspendre 29 fois ses activités dans le nord-ouest, en raison de problèmes d'insécurité, elle a déjà rouvert ses cliniques mobiles qui soignent chaque mois plus de 6 500 personnes.

« Nous en avons marre de la rébellion et nous voulons faire la paix avec le gouvernement, après les appels répétés du président [François] Bozize », a expliqué Magloire Nguetel, responsable des opérations militaires de l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), un des mouvements rebelles, le 26 juin à Paoua.

Selon des sources locales, des dizaines de combattants de l'APRD sont retournés dans la ville. Une centaine d'autres se sont rendus aux autorités locales de la ville Kaga-Bandoro, dans le nord, ont indiqué des sources proches du gouvernement.

« Nous avons enregistré la défection de 33 combattants rebelles qui ont décidé de rejoindre l'armée nationale et de mettre fin à la violence dans la région », a déclaré le lieutenant Béchir Dopani, commandant de la garde présidentielle détachée à Paoua.

Renoncer à la rébellion

Ancien soldat sous le précédent régime de M. Patassé, M. Nguetel avait rejoint les rangs de la rébellion en 2004, mais fait désormais partie de ceux qui ont choisi de renoncer à la rébellion.

« Bon nombre de mes collègues, qui sont encore dans la brousse, sont prêts à déposer les armes et à revenir en ville », a-t-il dit. « Ils craignent pour leur sécurité et veulent avoir des garanties formelles de la part du régime en place pour leur sécurité, avant de prendre une décision définitive ».

Laurent Djim-Woei Bibetim, porte-parole de l'APRD, a confirmé ces défections, mais a mis en garde ses troupes contre de telles pratiques.

« Certains de nos membres font actuellement défection et repartent en ville », a-t-il fait remarquer. « Nous avons adopté une nouvelle règle [qui stipule] tout rebelle qui tentera de déserter sera tué ».

Selon le capitaine Jacques Maho, chef de district de Paoua, les déserteurs se sont plaints du mauvais traitement qu'ils subissaient dans la brousse.

« Les combattants rebelles qui se sont rendus ont révélé qu'ils vivaient dans de mauvaises conditions et qu'ils n'avaient plus de nourriture ni de médicaments dans la brousse », a indiqué le capitaine Maho.

Toutefois, a-t-il ajouté, ces défections s'expliquent en partie par l'action des habitants de Paoua qui ont mis sur pied un comité chargé de trouver des solutions pour mettre fin à la violence.

Des pourparlers de paix

« Un groupe de sages a rencontré à plusieurs reprises les rebelles pour plaider en faveur du retour à la paix », a-t-il affirmé.

L'APRD est l'un des mouvements hostiles au gouvernement du président Bozizé qu'ils accusent d'avoir renversé en 2003 un régime légitiment élu, d'avoir détourné des deniers publics et divisé le pays.

En février, Bertin Wafio, un responsable de la rébellion, avait annoncé qu'il accueillerait favorablement toute organisation humanitaire désireuse de soigner les enfants - quelque 300, selon les humanitaires - enrôlés au sein des mouvements rebelles.

Au cours de l'année 2006, près de 300 000 Centrafricains ont fui leurs villages pour échapper aux violences, selon les Nations Unies.

Le 26 juin, Amnesty International a prévenu que les régions du nord en proie au conflit étaient devenues le théâtre d'opérations de différentes forces d'opposition armée, des troupes gouvernementales et même de bandits armés.

En outre l'Etat y est quasi-absent et ne peut protéger les populations civiles de la région, a affirmé l'organisation de défense des droits humains.

 


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